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La course à pied à l’heure du plogging et de l’éco-responsabilité

09 septembre 2025 - Julie Thomas - Temps de lecture : 4 min

Plenitude, énergie, écologie, course à pied éco-responsable, plogging

La course à pied n’a jamais été aussi populaire. Mais son essor s’accompagne d’effets moins visibles : déchets, trajets polluants, matériel qui s’accumule. Bonne nouvelle : les lignes bougent. Si vous aussi êtes un adepte des 10 000 pas par jour, alors cet article est fait pour vous !

Son empreinte carbone et comment l’alléger

Minimaliste en apparence, la course à pied a pourtant une empreinte carbone bien réelle. Entre les trajets pour participer aux compétitions, l’équipement qu’on renouvelle régulièrement et la croissance des grands événements, courir pèse plus lourd qu’on ne l’imagine sur le climat et les écosystèmes.

Découvrez comment réduire son empreinte carbone au quotidien.

Se déplacer autrement : local, train, covoiturage

Le principal poste d’émissions lié à la course à pied sont les déplacements. Selon l’analyse du cabinet Carbone 4 réalisée en 2024, environ 80 à 90 % de l’impact carbone d’un événement est lié aux transports des participants. À l’Ultra Trail du Mont Blanc, référence mondiale du trail, le transport représente 88 % des émissions de l’événement en 2024.

Beaucoup de coureurs prennent l’avion pour participer à des marathons emblématiques (New York, Tokyo, Berlin…). Un aller-retour en provenance d’Europe vers les États-Unis représente déjà 1,5 tonne de CO₂ par passager, sans compter l’hébergement, la restauration et les trajets locaux. Même pour des courses à proximité, le réflexe reste souvent la voiture individuelle.

Pourtant, des alternatives existent : covoiturage, train, vélo, transports en commun, encore peu adoptés, mais bien plus vertueux. Pour les sorties régulières, partir directement en footing ou y aller à vélo fait aussi office d’échauffement. Côté compétitions, privilégier les courses locales permet de limiter les déplacements, de soutenir l’économie régionale et de redécouvrir son territoire. Pour les trajets plus longs, des plateformes comme Togetzer facilitent le covoiturage entre coureurs : pratique, économique et souvent plus convivial.

Équipement : acheter moins, mais mieux

Selon une étude menée par Decathlon, environ 13 % de l’impact annuel d’un coureur vient de son équipement. Une paire de chaussures équivaut à 10 à 15 kg de CO₂ à la fabrication. Et quand on court régulièrement, ça va vite. Le vrai enjeu, plus que les matières utilisées, c’est la durée de vie : mieux vaut une paire robuste qu’un modèle ultra-performant à changer tous les deux mois.

Les vêtements techniques, montres et accessoires s’accumulent aussi avec les années. Avant d’acheter, un simple tri permet souvent de remettre la main sur du matériel oublié. Et si certains articles ne servent plus, ils peuvent être donnés, revendus ou recyclés via des collectes, associations ou plateformes en ligne. Et cette même logique s’applique aux autres types de déchets, découvrez comment dans notre article sur la valorisation des déchets.

L’achat d’occasion est une alternative à ne pas négliger : on y trouve souvent des équipements quasiment neufs à prix réduit. Pour les chaussures, il suffit de vérifier l’usure de la semelle et de l’intérieur. La seconde main s’impose aussi pour les vêtements et accessoires, tout comme l’upcycling, qui donne une nouvelle vie aux textiles usés en les transformant en pièces uniques ou en matières réutilisables.

De plus en plus de marques s’engagent à produire moins mais mieux : matières recyclées, circuits de fabrication transparents, produits pensés pour durer. L’idée n’est pas de  « consommer vert » à tout prix, mais de choisir mieux, moins souvent. Une paire qui tient 1 000 km, un textile qui ne bouge pas après dix lavages : c’est là que se fait la différence.

Pour aller plus loin, découvrez Tchaomégot, une solution innovante qui transforme les mégots de cigarette et matériaux écologiques.

Respecter la nature en courant

Courir en pleine nature, c’est profiter des paysages, mais aussi de partager l’espace avec la faune et la flore. Chaque pas hors des sentiers balisés fragilise les sols et accélère l’érosion. Multiplié par des centaines de coureurs, l’impact se fait vite ressentir. Consultez  le témoignage de Xavier Thévenard sur ce sujet.

Les courses nocturnes posent un autre défi : la lumière des frontales perturbe les animaux, ce qui leur fait perdre leurs repères. Même en ville, l’environnement a son mot à dire : courir en plein pic de pollution, c’est mauvais pour soi comme pour la planète. Pourquoi ? Concrètement, courir en plein trafic ou lors d’un pic de pollution, c’est s’exposer à une inhalation bien plus importante de polluants. Et ça signifie aussi plus de lavage des vêtements, une usure plus rapide des textiles et des chaussures, car ils absorbent davantage de particules, de poussières et de polluants, augmentant la fréquence de renouvellement d’équipements.

Pour limiter son empreinte, il suffit parfois d’appliquer des petits gestes :

  • emporter uniquement ce dont on est sûr d’avoir besoin,
  • préférer une gourde ou un flacon souple réutilisable plutôt que des bouteilles,
  • et garder sur soi ses emballages jusqu’à la prochaine poubelle.

Des applis comme Hoali permettent même de localiser les points d’eau et les poubelles les plus proches.

L’assiette aussi fait la différence

L’impact écologique de la course à pied ne se limite pas aux déplacements ou au matériel : il passe aussi par l’assiette. L’alimentation d’un coureur joue un rôle direct dans son empreinte carbone.

Sans forcément changer radicalement ses habitudes, réduire la consommation de viande et intégrer plus de produits végétaux permet déjà de faire baisser son impact. Certains choisissent un régime végétarien ou pescétarien, d’autres privilégient simplement des repas plus variés et sobres en protéines animales.

Le régime influence aussi la performance et la récupération. Si vous souhaitez en savoir plus sur les bénéfices d’une alimentation végétarienne pour la santé et l’environnement, découvrez notre article sur les bénéfices d’une alimentation végétarienne.

Quand marques et événements montrent l’exemple

Face à la surconsommation qui touche aussi la course à pied, certaines marques et organisateurs choisissent une autre voie. Leur idée : proposer des modèles plus sobres, durables et transparents. Une façon de montrer qu’on peut continuer à courir avec du matériel de qualité et participer à des courses inspirantes, tout en réduisant son impact.

The Circle Sportswear et sa vision circulaire

Parmi ces marques engagées, The Circle Sportswear, marque française pionnière, place la circularité au cœur de son approche. Ses vêtements techniques sont fabriqués en Europe, à partir de matières recyclées et recyclables. Chaque pièce est pensée pour être réutilisable en fin de vie, limitant ainsi les déchets textiles. La logique est simple : produire moins, mais mieux, tout en gardant un haut niveau d’exigence en termes de confort et de performance.

Allbirds et la transparence carbone

Autre acteur engagé : Allbirds, marque de chaussures de course à pied, se distingue par sa transparence totale. Sur chaque produit, l’empreinte carbone est affichée noir sur blanc. Les matériaux sont biosourcés — fibre d’eucalyptus, laine mérinos responsable, mousse à base de canne à sucre — afin de remplacer les dérivés pétrochimiques classiques. L’ambition est claire : réduire pas à pas l’impact de chaque paire produite, sans sacrifier le confort ou le design.

Ces initiatives restent minoritaires dans un secteur encore dominé par la logique du  « toujours plus ». Mais elles ouvrent une voie nouvelle, alignée avec les attentes d’une génération de coureurs qui ne veulent plus seulement acheter du matériel performant, mais aussi du matériel qui a du sens et qui dure.

En savoir plus sur les marques engagées.

UTMB, EcoTrail, Genève : des courses qui ouvrent la voie

Certaines compétitions montrent que le changement est possible. L’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), l’un des rendez-vous les plus prestigieux au monde, a structuré une vraie démarche environnementale : protection des sentiers, tri des déchets, limitation des zones d’accès, gestion des flux… Mais la vraie nouveauté est arrivée en 2023 avec un critère inédit dans la grille de sélection : venir en train plutôt qu’en avion peut désormais rapporter des points supplémentaires. Concrètement, cela augmente les chances d’obtenir un dossard. Une façon simple mais efficace d’encourager la mobilité bas carbone.

De son côté, l’EcoTrail Paris a été parmi les pionniers en matière d’organisation responsable : ravitaillements sans plastique jetable, marquage biodégradable au sol, partenariats locaux, bénévoles formés aux enjeux écologiques. L’organisation propose même un billet de transport en commun gratuit ou à tarif réduit aux participants qui en font la demande lors de leur inscription, et va jusqu’à rembourser les billets de train pour les coureurs élites.

Le Marathon de Genève a, lui, adopté une stratégie « zéro déchet » plus poussée : suppression des emballages superflus, tri sélectif renforcé, et mise en avant des transports collectifs dans toute sa communication. Permettant en autre de supprimer 6000 bouteilles en plastiques et une électricité verte, 100% locale.

De plus en plus d’épreuves suivent cette voie, en supprimant les t-shirts et goodies non essentiels, en rendant la médaille optionnelle ou en privilégiant des produits locaux pour les ravitaillements et souvenirs.

Courir autrement : une nouvelle philosophie

Le plogging et la pleine conscience

Le plogging, mélange de jogging et de ramassage de déchets, s'impose dans de nombreux clubs : nettoyage de berges, de forêts ou de quartiers. La pratique est née en Suède en 2010 et s'est répandue dans le monde entier. Au-delà du geste écologique, ces moments créent du lien et donnent une dimension collective et utile à la pratique.

Des communautés comme Run Eco Team ou Run for Planet encouragent aussi cette approche, en proposant des challenges et des événements où la performance passe après l’impact positif.

Retrouver du sens dans sa pratique

Au-delà de l’écologie, c’est une autre philosophie de course qui émerge : le slow running. Courir plus lentement, seul ou en groupe, sans chrono, sans objectif de distance, juste pour le plaisir. Cela peut vouloir dire laisser sa montre à la maison, changer de parcours, courir au lever du jour, ou même faire une pause pour observer un paysage.

Dans un univers saturé de données, d’objectifs et de partages sur les réseaux, cette approche recentre la course sur l’essentiel : bouger, respirer, ressentir. Elle remet en avant le fait de courir pour soi, pas pour valider une performance. Et c’est peut-être ce qui permet de tenir sur la durée.

La course à pied évolue. Elle reste populaire et accessible, mais elle s’oriente vers plus de responsabilité et de sens. Chacun, à son échelle, coureurs, organisateurs, marques, a un rôle à jouer.

Questions de nos lecteurs

Oui, principalement en raison des déplacements liés aux compétitions, de l’équipement souvent renouvelé, et de l’impact logistique des grands événements.

On peut agir sur plusieurs fronts : privilégier les courses locales et la mobilité douce, acheter moins mais mieux son équipement, et adopter une alimentation plus végétale et variée.

On peut le donner, le revendre, le recycler ou même l’upcycler pour prolonger sa durée de vie.

Des acteurs comme The Circle Sportswear ou Allbirds misent sur la circularité, les matières recyclées et la transparence carbone.

Oui,l’UTMB, l’EcoTrail Paris ou le Marathon de Genève intègrent des actions concrètes comme le tri, la mobilité douce ou le zéro déchet.

C’est une pratique venue de Suède qui combine course à pied et ramassage de déchets, pour allier sport et geste écologique.

Pour aller plus loin