Prix du gaz de ville : à combien s’élève le tarif en 2025 ?
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22 août 2025
- Giulio Fona - Temps de lecture : 7 min
Depuis la disparition du tarif réglementé à l’été 2023, les factures dépendent entièrement des offres de marché qui sont plus exposées aux variations des cours internationaux. Comment anticiper les hausses ? Comment gérer ses factures de gaz ? Décryptage.
Quel est le prix actuel du gaz de ville ?
Les consommateurs s’appuient sur un nouveau référentiel tarifaire publié chaque mois : le Prix Repère de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Ce tarif indicatif permet de comparer les offres des fournisseurs sur le marché libre. Il comprend le prix de l’abonnement annuel, le coût du kilowattheure (kWh), ainsi que l’ensemble des taxes, dont l’accise sur les énergies et la TVA.
Au 1er juin 2025, le Prix Repère s’établit à 136,61 €/MWh toutes taxes comprises, soit une baisse de 4,3 % par rapport à mai (142,77 €/MWh) et de 9,4 % par rapport à avril (150,70 €/MWh). Cette diminution traduit un repli des cours du gaz naturel sur les marchés de gros, dans un contexte de températures clémentes et de stocks européens bien remplis.
Comment se compose le Prix Repère du gaz ?
Défini par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), 3 composantes structurent ce tarif.
- Les coûts d’approvisionnement sont actualisés chaque mois. Ils traduisent les mouvements à court terme observés sur les marchés de gros, en particulier pour les échéances mensuelles et trimestrielles.
- Les coûts hors approvisionnement regroupent les frais commerciaux, les coûts d’acheminement, de distribution et de stockage, ainsi que la valorisation des Certificats d’Économies d’Énergie. Ces éléments font l’objet d’une double mise à jour annuelle, en avril et en juillet.
- Les taxes, comme la TVA (20 % sur la consommation), la Contribution Tarifaire d’Acheminement (CTA) ou l’accise sur le gaz (ex-TICGN). Les coûts de transport ou de stockage varient selon la situation géographique du consommateur ; cela explique la publication d’une fourchette tarifaire en plus de la valeur moyenne.
Quel est le tarif du gaz de ville aujourd’hui ?
En juin 2025, un ménage chauffé au gaz paie en moyenne un abonnement annuel de 277,43 € TTC, avec un prix unitaire de 0,11003 €/kWh. Pour les foyers qui utilisent le gaz uniquement pour la cuisson ou l’eau chaude, l’abonnement annuel descend à 114,30 € TTC et le kWh est facturé à 0,13896 €. Ce tarif sert de base de comparaison, mais chaque fournisseur peut proposer des prix supérieurs ou inférieurs selon ses conditions commerciales.
Ces niveaux restent en-deçà des pics observés en 2022 et 2023, mais ne retrouvent pas encore les prix d’avant-crise. Ils traduisent l’effet des taxes (une part significative de la facture finale), notamment avec le retour progressif du taux de TVA normal prévu à partir du 1er août 2025.
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Le gaz de ville est-il concerné par les aides à la rénovation ?
Les ménages chauffés au gaz peuvent bénéficier d’aides à la rénovation énergétique : remplacement de leur chaudière par un équipement plus performant. En 2025, les dispositifs comme MaPrimeRénov’, les aides des collectivités locales ou les primes CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) restent accessibles. Le remplacement d’une vieille chaudière gaz par une pompe à chaleur, une chaudière à condensation ou un système hybride peut être pris en charge jusqu’à 90 % du coût total pour les foyers les plus modestes. Ces aides s’inscrivent dans la stratégie nationale de réduction des émissions de gaz à effet de serre du parc résidentiel.
Quel est le prix moyen du gaz au m³ en 2025 ?
Le gaz de ville est mesuré en mètres cubes (m³) mais facturé en kilowattheures. Pour convertir les volumes, chaque compteur applique un coefficient qui dépend de la qualité du gaz distribué : environ 11,2 kWh/m³ pour le gaz H (haut pouvoir calorifique) et 10 kWh/m³ pour le gaz B (bas pouvoir calorifique).
En appliquant ces coefficients au Prix Repère du kWh, le coût d’un mètre cube de gaz atteint environ 1,2555 € pour le gaz H et 1,121 € pour le gaz B en juin 2025. Ces moyennes varient selon les fournisseurs ou les offres ; elles fournissent une base de calcul représentative pour estimer sa consommation en volume avant de la convertir en euros.
Pourquoi le prix du gaz varie-t-il selon les régions ?
Les différences tarifaires régionales s’expliquent en grande partie par les zones tarifaires définies par le gestionnaire de réseau GRDF. Plus une habitation est éloignée des grands centres urbains ou des infrastructures gazières, plus le coût d’acheminement du gaz augmente. En 2025, l’écart peut atteindre jusqu’à 6 % entre la zone 1 (grandes agglomérations) et la zone 6 (zones rurales ou isolées).
À cette logique d’acheminement s’ajoute la variation des coefficients de conversion d’un département à l’autre. Ces écarts dépendent de l’altitude, de la pression dans le réseau local et de la nature du gaz. Deux foyers consommant le même volume en m³ ne paient pas le même montant final si leurs coefficients ou zones diffèrent.
Les pratiques commerciales des fournisseurs influencent aussi le tarif : certains proposent un abonnement plus élevé avec un prix au kWh plus bas, d’autres l’inverse. La facture dépend autant de la localisation que du contrat choisi.
Lire aussi : Comment le prix du gaz évolue-t-il ?
Le gaz de ville est-il devenu cher ?
La perception du coût du gaz évolue avec les changements du marché, la fin des dispositifs de protection des consommateurs, la montée progressive de la fiscalité environnementale.
Si la tendance récente s’oriente à la baisse, elle ne doit pas masquer les augmentations structurelles observées depuis 2021. L’évolution des prix du traduit à la fois une sortie progressive des mécanismes d’amortissement, une recomposition des circuits d’approvisionnement et une volonté politique d’envoyer un signal prix aux consommateurs pour orienter leurs usages.
Est-ce que le gaz de ville coûte plus cher qu’avant ?
Le tarif moyen constaté en juin 2025 est en repli par rapport aux mois précédents. Le prix a baissé entre avril et juin selon la CRE. Cette baisse reflète l’ajustement des marchés de gros et la diminution des tensions sur les stocks européens.
Replacé dans une perspective plus large, ce prix reste supérieur à ceux pratiqués avant 2021. Le gaz de ville, historiquement positionné autour de 60 à 70 €/MWh en moyenne, a plus que doublé en quelques années. Ce renchérissement provient en partie de la volatilité des marchés énergétiques mondiaux et de la restructuration des flux d’importation (après la réduction des livraisons russes).
Comment le prix du gaz a-t-il évolué ces dernières années ?
Entre 2020 et 2023, le tarif du gaz naturel a connu une transformation radicale. Longtemps stable autour de 20 à 30 €/MWh sur les marchés de gros, le prix du mégawattheure a franchi une série de seuils critiques en raison d'une conjoncture mondiale tendue. En août 2022, le marché atteignait un sommet historique, dépassant les 300 €/MWh selon les relevés publiés par la Commission de régulation de l’énergie.
Ce pic tarifaire, alimenté par des tensions géopolitiques et une forte volatilité de l’offre, a déclenché une réponse immédiate des autorités. Le bouclier tarifaire instauré dès fin 2021 a permis de geler temporairement les hausses pour les consommateurs résidentiels. Mais la suppression du tarif réglementé à l’été 2023 a replacé les usagers face aux réalités du marché, avec des offres de fourniture indexées sur les cours de gros.
Depuis, le tarif moyen a entamé un repli progressif. En 2024, la détente observée s’explique par plusieurs facteurs convergents : un climat plus clément en hiver, une consommation industrielle en recul, une diversification des sources d’importation (via le gaz naturel liquéfié). Malgré cette baisse, les prix de 2025 restent 2 à 3 fois supérieurs à ceux pratiqués avant 2021 : une nouvelle norme tarifaire durable semble consolidée.
Quels sont les principaux facteurs qui influencent le tarif ?
Le prix du gaz résulte d’une combinaison de facteurs internationaux, techniques et fiscaux. La composante d’approvisionnement reste primordiale : elle dépend du coût du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les places de marché mondiales, de la disponibilité des infrastructures de regazéification, la demande asiatique (qui pèse fortement sur les prix européens).
À cela s’ajoutent les coûts d’acheminement, encadrés par la Commission de régulation de l’énergie. Ces coûts varient selon la zone géographique du consommateur et la distance aux infrastructures de transport.
La fiscalité joue un rôle croissant dans la formation du prix final. Depuis 2023, la Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel (TICGN) a été remplacée par une taxe sur les énergies. Ce mécanisme introduit une taxation proportionnelle à l’impact carbone. En 2025, l’accise s’ajoute à la TVA de 20 % sur la consommation. Jusqu’au 31 juillet 2025, le taux réduit de 5,5 % continue de s’appliquer à l’abonnement. Dès le 1er août, ce taux réduit prendra fin, et l’ensemble de la facture sera soumis au taux normal de TVA. Une hausse pour les ménages raccordés au gaz est en passe de se produire.
Lire aussi : Raccordement au gaz de ville : démarches, délais et tarifs.
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Le retour progressif du gaz naturel renouvelable (biométhane)
En parallèle du gaz fossile, une alternative gagne du terrain dans les réseaux de distribution : le gaz renouvelable, ou biométhane. Issu de la méthanisation de matières organiques (déchets agricoles, boues d’épuration, biodéchets), ce gaz bénéficie d’un pouvoir calorifique équivalent à celui du gaz naturel. En 2025, il représente environ 3 % du gaz injecté dans le réseau français, avec un objectif fixé à 10 % d’ici 2030. Certains fournisseurs proposent déjà des offres intégrant une part de biométhane, avec un surcoût modéré mais un bilan carbone plus favorable.
Gaz de ville ou autres énergies : que choisir ?
En 2025, les évolutions tarifaires du gaz incitent de nombreux ménages à reconsidérer leur solution de chauffage. L’énergie utilisée à domicile n’est plus uniquement un choix hérité, mais une décision stratégique, influencée par les coûts à court terme, les évolutions fiscales, les performances des équipements et les objectifs de sobriété énergétique. Le gaz naturel, longtemps considéré comme un compromis efficace entre coût et confort, doit se comparer à d’autres solutions : électricité, gaz en bouteille ou énergies renouvelables.
Le gaz de ville reste-t-il une option économique pour se chauffer ?
Pour les logements déjà raccordés et correctement isolés, le gaz de ville conserve une compétitivité réelle. Ce positionnement tarifaire reste inférieur à celui de l’électricité dans sa forme la plus courante, en particulier pour les foyers équipés de radiateurs anciens ou peu performants.
En savoir plus : Gaz ou électricité : quel est le plus économique en 2025 ?
Ce rapport avantageux repose sur une fiscalité partiellement amortie. L’accise sur les énergies (remplaçante de la Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel) repose sur une logique de taxation environnementale. Elle valorise les sources décarbonées, renchérit progressivement les énergies fossiles. En parallèle, à compter du 1er août 2025, la TVA à taux réduit (5,5 %) sur l’abonnement disparaît, au profit du taux plein (20 %) pour l’ensemble de la facture. Cette évolution risque de réduire la compétitivité du gaz naturel à moyen terme.
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Le gaz influence-t-il la performance énergétique d’un logement ?
Le mode de chauffage impacte directement la classe énergétique d’un logement. Dans les diagnostics de performance énergétique (DPE), une chaudière à gaz ancienne, peu performante ou mal entretenue, peut faire chuter l’étiquette du bien. Or, depuis 2023, les logements classés F ou G sont progressivement soumis à des restrictions de location. À l’inverse, une chaudière gaz à condensation moderne, combinée à une bonne isolation, peut maintenir une classe correcte. En 2025, cette question devient centrale dans les arbitrages de rénovation, car le DPE influe sur la revente, la location, et l’accès à certaines aides.
Comparatif : gaz de ville, électricité ou gaz en bouteille
Le gaz paraît plus économique pour chauffer de grandes surfaces. Ce calcul évolue lorsque l’on intègre les investissements dans des équipements récents, comme les pompes à chaleur. Ces systèmes offrent un meilleur rendement énergétique. Ils bénéficient de dispositifs d’aide à l’installation (Ma Prime Rénov’, Certificats d’économies d’énergie). À long terme, ils peuvent s’avérer plus rentables que le maintien d’une chaudière à gaz ancienne.
Le gaz en bouteille reste une solution coûteuse, utile dans les zones non raccordées, pour des usages ponctuels.
Le gaz naturel conserve un bon équilibre coût-performance dans les logements déjà équipés. Mais pour les résidences secondaires, les bâtiments anciens mal isolés ou les projets de rénovation, d’autres énergies peuvent offrir une meilleure efficacité globale, surtout avec les aides à la transition énergétique.
Gaz et copropriété : quels leviers pour les occupants ?
Dans de nombreux immeubles, le chauffage au gaz repose sur une installation collective. En 2025, ce type d’équipement concerne encore une part significative du parc urbain. Le choix d’un autre mode de chauffage ou d’un fournisseur s’effectue à l’échelle de la copropriété. Les décisions sont encadrées par des assemblées générales et des règles techniques strictes. Si des travaux d’optimisation (régulation, remplacement de chaudière) peuvent être envisagés, un basculement vers une autre énergie (électricité, géothermie) suppose des études de faisabilité avec un financement collectif. Pour les copropriétaires, le gaz reste donc souvent la seule option à court terme.
Quel est le fournisseur de gaz le moins cher actuellement ?
Depuis l’ouverture totale du marché à la concurrence, les fournisseurs rivalisent d’offres à prix indexé ou fixe. En juin 2025, certaines formules proposent un kWh inférieur de 5 à 10 % au Prix Repère, soit 0,099 €/kWh pour les consommateurs les mieux positionnés.
Ce tarif apparent s’accompagne d’un abonnement annuel, de modalités d’évolution des prix, de conditions de résiliation ou encore de services associés (suivi conso, options verte ou compensation carbone). Certains fournisseurs de gaz misent sur des abonnements réduits pour attirer les petits consommateurs, d’autres favorisent la stabilité avec des prix bloqués sur 1 à 2 ans.
Le choix le plus avantageux dépend du profil de consommation : volume, saisonnalité, équipements utilisés. Pour un foyer consommant majoritairement en hiver, une offre à prix fixe limite les effets de marché. Pour une consommation étalée ou plus modérée, une offre indexée reste plus flexible.
En 2025, le prix du gaz de ville continue de fluctuer, influencé par les tensions internationales, la régulation nationale et la fiscalité énergétique. Après des hausses spectaculaires entre 2021 et 2023, la tendance amorce un repli, mais les niveaux atteints restent sensiblement plus élevés qu’avant le crise. Le Prix Repère de la CRE permet aux usagers de mieux suivre ces évolutions, mais chaque facture dépend encore de nombreux paramètres : profil de consommation, zone géographique, fournisseur, équipement du logement.
Le gaz naturel demeure compétitif pour les foyers déjà raccordés, à condition de disposer d’un logement performant sur le plan thermique. Toutefois, les signaux économiques et réglementaires convergent vers une hausse progressive des coûts à moyen terme (disparition du taux réduit de TVA, montée des accises carbone).
Comparer les offres, évaluer sa consommation réelle, s’informer sur les aides à la rénovation et envisager des solutions hybrides ou alternatives sont les démarches clés pour optimiser ses dépenses énergétiques
Questions de nos lecteurs
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Le territoire est découpé en six zones tarifaires GRDF. Plus une zone est éloignée des infrastructures principales, plus le prix augmente, jusqu’à 6 % d’écart.
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Les offres varient selon les profils. En juin 2025, les fournisseurs les moins chers proposent un prix du kWh inférieur de 5 à 10 % au Prix Repère, mais il faut aussi comparer les abonnements et les services associés.
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Oui, dans une configuration hybride. Le gaz assure la relève lors des températures les plus froides, tandis que la pompe à chaleur couvre les besoins en mi-saison. Cette combinaison permet de réduire la consommation de gaz tout en maintenant un confort thermique optimal.
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Les principaux types de gaz sont le gaz naturel H (haut pouvoir calorifique, majoritaire en France) et le gaz B (bas pouvoir calorifique, anciennement utilisé dans le nord). On trouve aussi le GPL (butane/propane), le biogaz renouvelable, l’hydrogène en développement, et le gaz de synthèse pour l’industrie.