Le prix du gaz évolue en fonction de nombreux paramètres : tensions géopolitiques, climat, niveaux des stocks européens ou coûts des infrastructures. En 2022, la guerre en Ukraine et la réduction des importations russes ont déclenché une envolée des prix du gaz en Europe. Cette hausse s’est poursuivie, malgré des signes d’accalmie en 2025, avec un prix spot du gaz sur le marché PEG à 35,33 €/MWh en mai 2025. Comprendre les raisons de l’augmentation du prix du gaz, ses conséquences sur la facture des ménages et les moyens d’optimiser sa consommation est essentiel pour mieux gérer son budget énergie.
En 2022, la crise énergétique a entraîné une flambée des prix, marquée par l’arrêt des importations russes, des tensions sur le marché du GNL (gaz naturel liquéfié) et une demande accrue en Europe.
La dépendance européenne au gaz russe, combinée à des hivers rigoureux et à une forte demande, a amplifié cette hausse historique des prix du gaz en Europe. En 2024, la remontée progressive des taxes comme la TICGN - Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel - (passée de 8,37 €/MWh à 16,37 €/MWh) a accentué l’impact sur les factures.
Depuis la fin des tarifs réglementés en juin 2023, la CRE publie chaque mois un prix repère de vente. En janvier 2025, le prix kWh du gaz en France s’établit à 145,04 €/MWh TTC, en hausse de 4,38 % par rapport à décembre 2024. Le prix moyen du kWh pour le chauffage est de 0,11845 € TTC, contre 0,14743 € TTC pour la cuisson et l’eau chaude.
Voir l’article : Tout comprendre sur le tarif réglementé du gaz.
Les prix sont sensibles aux aléas géopolitiques (Ukraine, Iran), aux volumes de production mondiale, au remplissage des stocks (prévu à seulement 14 % en février 2025), ainsi qu’aux taxes et coûts d’acheminement. La demande saisonnière en chauffage et la capacité des infrastructures jouent également un rôle clé dans la volatilité des prix du gaz.
L'année 2025 s'annonce comme une période charnière pour le marché du gaz en France, marquée par des fluctuations notables des prix. Après une série de hausses en début d'année, une tendance à la baisse semble émerger, offrant un répit aux consommateurs. Cette évolution du prix du gaz résulte de divers facteurs, comme les conditions du marché de gros, les politiques énergétiques et les dynamiques d'approvisionnement.
En janvier 2025, le prix du gaz naturel a connu une augmentation de 4,5 %, représentant une hausse de 50 € sur la facture annuelle d'un ménage consommant 9 MWh par an. Cependant, cette tendance s'est inversée en mai 2025, avec une baisse significative de 6,4 % du prix repère de vente du gaz (PRVG), passant de 0,1241 €/kWh à 0,1162 €/kWh pour le chauffage. Cette diminution s'est poursuivie en juin 2025, avec une nouvelle baisse de 4,3 %, établissant le prix repère moyen à 136,61 €/MWh TTC.
Les perspectives pour l'année 2026 restent incertaines. Une diminution des stocks de gaz en Europe, avec un taux de remplissage moyen de 58,5 % début 2025 contre 74 % à la même période en 2024, peut exercer une pression à la hausse sur les prix. La fin du transit du gaz russe par l'Ukraine depuis le 1er janvier 2025 a contribué à une augmentation des prix du gaz européen, atteignant plus de 50 EUR/MWh début janvier 2025.
Selon l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), l'arrivée d'une quantité importante de nouveaux approvisionnements de gaz liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis et du Qatar pourrait transformer les marchés du gaz naturel en marchés d'acheteurs, assurant des prix plus raisonnables en 2025. Des tensions géopolitiques persistantes combinées à l’insuffisance des investissements dans les énergies renouvelables peuvent maintenir les prix à des niveaux élevés.
L’augmentation des tarifs pèse sur les foyers modestes et les ménages tout-électrique, déjà confrontés à des coûts d’énergie croissants.
Le prix du gaz payé par les consommateurs dépend de nombreux facteurs. Outre la hausse des prix sur les marchés de gros, des coûts supplémentaires s’ajoutent : taxes (comme la TICGN, passée à 16,37 €/MWh au 1er janvier 2024), coûts de transport, stockage, ou marges des fournisseurs. La fin des tarifs réglementés au 1er juillet 2023 a conduit de nombreux ménages vers des offres de marché aux prix plus volatils.
Un ménage français consomme en moyenne 11 000 kWh de gaz naturel par an. Cette consommation couvre principalement le chauffage (70 % à 80 % de la consommation annuelle), l’eau chaude sanitaire et, dans une moindre mesure, la cuisson.
Pour une maison individuelle de 100 m² chauffée au gaz, la consommation moyenne annuelle se situe entre 10 000 et 15 000 kWh (lire l’article sur la consommation moyenne de gaz). Une maison bien isolée dans une région tempérée consomme en moyenne autour de 10 000 kWh par an, une maison moins performante peut atteindre jusqu’à 15 000 kWh.
La facture de gaz inclut le coût de l’énergie consommée, calculé selon le prix du kWh appliqué par le fournisseur, les taxes (TICGN, TVA), les coûts d’acheminement (transport et distribution) et le prix de l’abonnement.
Le prix du kWh de gaz varie selon l’usage : 0,11845 € TTC/kWh pour le chauffage et 0,14743 € TTC/kWh pour la cuisson et l’eau chaude au 1er janvier 2025. Ces tarifs servent de base pour comparer les offres du marché.
Les consommateurs peuvent adopter des stratégies pour limiter l’impact sur leur budget. Comprendre les options disponibles permet de choisir une offre adaptée.
Les contrats à prix fixe offrent une protection temporaire contre les hausses des prix du gaz en bloquant le tarif sur une période définie (1 à 3 ans). Ces contrats ne garantissent pas toujours le prix le plus bas sur le long terme. Les offres à prix indexé exposent davantage aux hausses soudaines.
Le médiateur national de l’énergie met à disposition un comparateur d’offres indépendant pour identifier les contrats les plus compétitifs en fonction de sa consommation ou de ses besoins.
Il est recommandé de suivre les tendances du marché et les publications de la Commission de régulation de l’énergie. La CRE publie chaque mois un prix repère moyen du gaz.
Il est possible de choisir des contrats flexibles ou à durée limitée pour pouvoir basculer vers une offre plus avantageuse en cas de baisse des prix. Anticiper la hausse des prix passe par une vigilance sur sa consommation : réduire les gaspillages, entretenir ses appareils de chauffage et envisager des alternatives énergétiques.
Le fournisseur le moins cher dépend de plusieurs critères : localisation, profil de consommation et usage du gaz. En mai 2025, les fournisseurs alternatifs proposent des offres compétitives pour les clients résidentiels. Un comparateur permet d’obtenir un aperçu actualisé des offres du marché, car les prix évoluent en fonction des conditions du marché de gros, des coûts d’acheminement et des marges appliquées par le fournisseur.
Pour une stabilité budgétaire, un contrat à prix fixe sur une durée de 12 à 24 mois peut représenter une solution sécurisante, même si le tarif peut être légèrement plus élevé au départ. Les offres hybrides, qui combinent un prix fixe sur une part de la consommation et un prix variable sur le reste, sont à envisager pour équilibrer sécurité et opportunités du marché.
Avant de souscrire, il est important d’évaluer sa consommation annuelle (visible sur ses factures).
Lire aussi : Augmentation du prix de l’énergie : pourquoi ?
Réduire sa facture de gaz repose sur une combinaison de bonnes pratiques au quotidien. Agir sur sa consommation permet d’alléger sa facture sans s’exposer aux hausses de prix.
Des gestes simples permettent d’optimiser l’utilisation du gaz : baisser la température de chauffage de 1 °C permet de réduire sa consommation d’environ 7 %. Programmer son chauffage et éviter de chauffer les pièces peu utilisées limitent les gaspillages. Cuisiner avec des couvercles sur les casseroles, dégivrer régulièrement son congélateur et entretenir sa chaudière contribuent à réduire sa consommation.
L’isolation thermique du logement joue un rôle majeur. Les travaux d’isolation des combles, des murs ou des fenêtres peuvent diviser par deux la facture de chauffage.
Remplacer les équipements anciens par des modèles performants permet de réaliser des économies. Ces investissements sont soutenus par des aides financières comme MaPrimeRénov’ ou les certificats d’économies d’énergie.
La transition vers d’autres sources d’énergie, comme les pompes à chaleur, le chauffage au bois ou l’électricité issue d’énergies renouvelables, permet de limiter sa dépendance au gaz. Ces alternatives impliquent un investissement initial, souvent amorti sur plusieurs années grâce aux économies d’énergie et aux aides disponibles.
Comprendre les raisons de l’augmentation du prix du gaz, ses impacts sur les ménages et les leviers pour réduire sa facture permet d’adopter une stratégie adaptée à sa situation. Suivre l’évolution du marché, comparer les offres grâce à des outils comme le comparateur du médiateur national de l’énergie et envisager des solutions plus sobres ou des alternatives énergétiques constituent des réflexes clés pour maîtriser son budget gaz.
La prochaine augmentation du prix du gaz en France est prévue pour le 1er juillet 2025, avec une légère hausse des tarifs. Une baisse de la taxe sur le gaz interviendra en août 2025, ce qui pourrait compenser cette augmentation.
En 2025, la facture moyenne de gaz en France est d’environ 125 € par mois pour un foyer utilisant le gaz pour chauffage, eau chaude et cuisson. Elle est plus basse, autour de 45 € par mois, pour un usage limité à la cuisson et l’eau chaude.
Pour une maison de 100 m², la consommation annuelle moyenne de gaz varie entre 8 000 et 15 000 kWh, selon l’isolation, le chauffage utilisé et les habitudes des occupants.
