En 2025, les ménages français doivent composer avec des indicateurs contrastés : d’un côté, un tarif réglementé de l’électricité en baisse grâce à une production nucléaire stable ; de l’autre, un prix du gaz encore compétitif malgré la hausse des contributions fiscales. Gaz ou électricité, quelle énergie revient le moins cher cette année ?
Comparer le prix de l’électricité et du gaz ne se résume pas au tarif au kilowattheure. Ce rapport évolue selon les saisons, les taxes appliquées et le mix énergétique utilisé en France.
Il convient de distinguer 2 niveaux de prix :
Le prix spot de l’électricité s’établit à 25,60 €/MWh en mai 2025 (soit 0,0256 €/kWh), mais le prix réellement payé par les ménages est de 239 €/MWh TTC (soit 0,239 €/kWh) selon le TRVE en vigueur au 1er février 2025. Le prix du kWh reste un indicateur central. En mai 2025, le prix immédiat de l’électricité atteint 25,60 €/MWh, soit 0,0256 €/kWh sur le marché EPEX Spot. Le prix spot du gaz atteint 33,49 €/MWh, soit 0,03349 €/kWh sur le marché PEG.
À consommation équivalente, l’électricité coûte légèrement moins cher en prix spot au printemps 2025. Cette situation reste volatile et dépend de la saison, des conditions climatiques et du mix énergétique mobilisé.
Historiquement, le gaz naturel affichait un coût du kWh inférieur à celui de l’électricité. En 2025, ce n’est plus systématique. Plusieurs facteurs influencent cette évolution : une accise sur l’électricité portée à 33,70 €/MWh depuis février 2025 ; une hausse de la TICGN (taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel) doublée à 16,37 €/MWh au 1ᵉʳ janvier 2024.
Ces taxes jouent un rôle déterminant dans le coût final pour les ménages. L’écart entre les deux énergies tend à se réduire, voire à s’inverser temporairement selon les usages.
En termes de chauffage, le gaz présente un rendement élevé, notamment via les chaudières à condensation. Toutefois, les équipements électriques modernes, comme les radiateurs à inertie ou les pompes à chaleur (PAC), permettent de réduire les consommations unitaires, grâce à des technologies régulées et programmables.
Un logement mal isolé chauffé à l’électricité verra sa facture bondir, tandis qu’un habitat compact et bien isolé peut optimiser ce choix. La consommation dépend donc fortement du profil du logement et des habitudes.
Lire aussi : Gaz ou électricité : que choisir ?
Le chauffage représente plus de 60 % des dépenses énergétiques d’un foyer. Pour évaluer la solution la plus avantageuse, mieux vaut regarder au-delà du prix affiché : il faut prendre en compte les taxes, la consommation annuelle estimée et le rendement des équipements.
Quelques estimations de factures d’électricité au tarif d’un distributeur :
(Calcul effectué sur la base tarifaire : 0,239 €/kWh selon la CRE au 1er février 2025)
Quelques estimations de factures de gaz naturel (hors abonnement) en 2025 :
(Calcul effectué sur la base tarifaire : 0,04986 €/kWh incluant le prix spot + TICGN au 1er semestre 2025)
À la facture d’énergie s’ajoutent d'autres postes budgétaires à intégrer pour obtenir une vision complète.
En 2025, le coût total pour un foyer chauffé au gaz peut donc s’élever en moyenne entre 550 € et 1 000 € par an, en fonction du logement, des habitudes de chauffage et du type d’équipement utilisé.
Lire aussi : Chauffe-eau gaz ou électrique : que choisir ?
L’économie ne repose pas uniquement sur le prix de l’énergie. Elle dépend aussi du confort attendu, des performances techniques du matériel ou des aides disponibles pour financer les travaux. Est-il encore rentable de se chauffer au gaz ? Le contexte réglementaire joue également un rôle clé dans la décision à moyen terme.
Le chauffage au gaz séduit toujours grâce à sa capacité à chauffer rapidement de grandes surfaces, son coût d’installation relativement maîtrisé pour les logements déjà raccordés, et son prix au kWh historiquement compétitif. En 2025, le prix moyen du gaz naturel sur le marché spot PEG s’élève à 33,49 €/MWh, ce qui reste plus avantageux que l’électricité dans les zones à forte demande énergétique.
Les chaudières à gaz offrent un rendement supérieur à 90 %. Elles réduisent la consommation en optimisant le coût global. Pour les maisons anciennes ou mal isolées, le gaz assure un confort thermique constant même en cas de grand froid.
Le gaz naturel figure parmi les énergies fossiles soumises à des restrictions croissantes dans les politiques de transition énergétique. À partir de 2022, la réglementation environnementale RE2020 a interdit l’installation de chaudières à gaz dans les logements neufs. Toutefois, en 2025, aucune interdiction générale ne s’applique aux logements existants. Le chauffage au gaz reste autorisé, sous réserve du respect des normes en vigueur, comme les rendements minimaux pour les appareils neufs.
Les mesures d’incitation à la rénovation énergétique et le développement des zones à faibles émissions encouragent progressivement les foyers à basculer vers des systèmes plus décarbonés, sans pour autant exclure l’usage du gaz à court terme.
Le chauffage électrique se distingue par des coûts d’installation très faibles, une utilisation simple et aucune obligation d’entretien annuel. En 2025, les progrès technologiques ont renforcé son attractivité. Les radiateurs à inertie permettent de diffuser une chaleur stable tout en limitant les cycles de chauffe, ce qui diminue la consommation.
Malgré un prix du kWh plus élevé que celui du gaz, l’électricité devient compétitive dans les logements bien isolés ou de petite surface. Le chauffage électrique reste une solution rentable pour les studios, appartements récents ou rénovés, et les résidences secondaires.
Le bon choix dépend du profil énergétique du logement. Une maison mal isolée consomme beaucoup. Pour limiter les dépenses, chaque foyer peut anticiper sa consommation, ajuster ses usages ou faire évoluer ses équipements.
La consommation énergétique d’un foyer varie selon plusieurs facteurs : la surface habitable, le niveau d’isolation, la zone climatique, le type de chauffage ou les habitudes quotidiennes. Pour un logement bien isolé de 100 m², la consommation annuelle pour le chauffage peut se situer autour de 10 000/13 000 kWh en moyenne. Ce chiffre augmente fortement dans les logements anciens ou mal isolés.
La meilleure méthode pour estimer précisément ses besoins consiste à réaliser un bilan thermique ou un diagnostic de performance énergétique (DPE). Ces outils permettent d’évaluer les déperditions de chaleur, les points faibles de l’enveloppe du bâtiment et les améliorations envisageables. Cette estimation permet ensuite de comparer les coûts annuels entre le gaz et l’électricité en fonction du prix au kWh et des performances des équipements.
En hiver, un foyer peut consommer entre 1 200 et 2 000 kWh de gaz par mois. Cela correspond à une facture mensuelle moyenne de 60 € à 100 € TTC, selon le rendement de la chaudière, le réglage des températures et l’isolation du logement (calcul basé sur un tarif moyen de 0,04986 €/kWh TTC en mai 2025, incluant prix spot PEG et TICGN).
Ces données varient en fonction de la régularité d’usage, du type de chaudière, et de la qualité d’isolation thermique.
Une consommation excessive de gaz s’explique souvent par un cumul de causes. Une chaudière ancienne ou mal réglée peut entraîner une surconsommation. Des radiateurs mal dimensionnés ou entartrés réduisent l’efficacité du système. Une mauvaise isolation thermique (murs, fenêtres, toiture) amplifie les pertes de chaleur, obligeant le système à fonctionner plus longtemps.
La température de consigne a également un impact direct. Baisser le thermostat de 1 °C entraîne en moyenne une économie de 7 % de la consommation énergétique. Une programmation adaptée et un entretien annuel permettent de mieux maîtriser les consommations.
Les compteurs communicants comme Linky permettent de suivre sa consommation en temps réel. Des pics anormaux peuvent indiquer un dysfonctionnement (radiateur non régulé, appareil énergivore, isolation faible).
Quelques repères moyens :
L’ancienneté du logement joue un rôle majeur : une maison ancienne et peu isolée consomme bien plus qu’une habitation récente. Une consommation élevée invite à agir sur l’isolation, la régulation du chauffage et le renouvellement des équipements.
Choisir entre gaz et électricité dépend de plusieurs paramètres : surface du logement, isolation, besoins quotidiens et coût de l’installation. Le gaz conserve un intérêt pour les grandes surfaces, mais l’électricité devient compétitive dans les logements récents. Une évaluation énergétique reste la meilleure méthode pour optimiser son confort thermique tout en maîtrisant son budget.
