Portée par l’innovation et les enjeux environnementaux, l’énergie solaire progresse en France. Le point sur les chiffres, la réglementation et les tendances qui dessinent le paysage énergétique en 2025.
La production photovoltaïque se développe en France à un rythme soutenu, appuyée par les avancées technologiques, les politiques volontaristes et une prise de conscience écologique. Panorama de la place du solaire dans le mix énergétique national.
En 2025, l’énergie solaire photovoltaïque représente 3,8 % de la consommation électrique française au premier trimestre, hors autoconsommation. Sur l’année 2024, cette part a atteint 5,2 %. Une hausse significative par rapport aux années précédentes, due à l’accélération du déploiement d’installations et de raccordements photovoltaïques. Sur le premier trimestre 2025, la production s’élève à 5,4 TWh, soit une progression de 40 % par rapport à la même période l’année passée. À date, les énergies renouvelables dans leur ensemble couvrent 15,8 % de la consommation d’énergie primaire, avec une part croissante pour le solaire.
La production d’électricité solaire française atteignait 24,5 térawattheures (TWh) en 2024, soit une hausse de 9 % par rapport à 2023. Cette progression s’explique par le raccordement d’environ 5 gigawatts-crête (GWc) supplémentaires, contre 3,4 GWc en 2023. En fin d’année 2024, le parc photovoltaïque est ainsi porté à 25,3 GWc et la production, à 24,5 TWh. Cette dynamique est portée par des raccordements de plus en plus nombreux et des politiques publiques incitatives.
Pour aller plus loin, découvrez un exemple de centrale solaire en Dordogne.
Face aux autres sources d’énergie, le nucléaire reste majoritaire en France. En 2024, la production d’électricité d’origine nucléaire a atteint un niveau record de 361,7 TWh, en hausse de 12,9 % par rapport à 2023 (320,4 TWh). Cette production représente environ 67 % du mix électrique national. Elle se base sur un parc de 57 réacteurs nucléaires répartis sur tout le territoire français. Cette forte augmentation de la production est liée à une meilleure gestion de la maintenance, une diminution des aléas climatiques et la résolution progressive de problèmes techniques liés aux tranches nucléaires.
La croissance des énergies renouvelables modifie peu à peu l’équilibre national. Le solaire photovoltaïque et l’éolien (terre et mer), deux filières majeures, ainsi que d’autres sources, comme l’hydraulique, ont couvert en 2024 environ 15,8 % de la consommation d’énergie primaire. En première ligne, l’hydraulique, principale source d’électricité renouvelable, avec 75,1 TWh produits. La production solaire photovoltaïque a de son côté atteint 24,6 TWh et l'éolien, 46,8 TWh cette même année. Les autres énergies renouvelables (biomasse, géothermie…) ont quant à elles couvert une production à hauteur de 10,5 TWh.
L’Hexagone figure parmi les leaders européens en rythme d’installation de nouveaux parcs photovoltaïques. En juin 2025, le solaire en France a atteint un record historique : il a représenté 22,1 % du mix électrique de l’Union européenne (soit 45,4 TWh), dépassant ainsi le nucléaire (21,8 %). Dans le même temps, en France, le solaire dépasse ponctuellement la barre des 10 % de part dans le mix électrique mensuel grâce à un ensoleillement favorable et de nombreux projets en cours d’exploitation.
Le pays bénéficie d’un potentiel solaire variable en fonction des zones géographiques. Ce facteur permet de mieux comprendre les dynamiques actuelles et futures du solaire photovoltaïque en France. Il influence directement la production et la rentabilité des installations.
Chaque commune française bénéficie aujourd’hui d’une base de données publique détaillée sur son potentiel solaire résidentiel, accessible via des plateformes comme Cadastre Solaire. Nous y retrouvons des indicateurs précis, notamment l’irradiation solaire annuelle, exprimée en kilowattheures par mètre carré par an (kWh/m²/an), ainsi que le nombre d’heures d’ensoleillement. En 2024, parmi les régions du sud de la métropole, la Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et l’Occitanie ont enregistré respectivement 2 610 et 2 052 heures de soleil. L’installation de panneaux photovoltaïques à Marseille, par exemple, est ainsi très rentable. Sans surprise, les régions du nord et de l’ouest du pays connaissent quant à elles un ensoleillement annuel moindre : 1 540 heures en Normandie, 1 481 heures dans les Hauts-de-France, par exemple. Le record sur le territoire métropolitain revient à la Corse, avec 2 693 heures d’ensoleillement l’an passé.
En outre-mer, le taux d’ensoleillement est bon, sans être exceptionnel. À la Réunion, il est compris en moyenne entre 2250 et 2500 heures à l’année sur la côte orientale ; sur la côte sud et la côte nord-ouest, il dépasse les 2500 heures. Le long des côtes de la Guadeloupe enregistre environ 2 500 heures de soleil par an.
Le facteur de charge correspond au ratio entre la production effective annuelle et la production théorique maximale si le système fonctionnait à pleine puissance 24 heures sur 24 toute l’année. Il varie en fonction de la technologie employée et de la localisation. À titre comparatif, il est par exemple de 14 % en Bourgogne-Franche-Comté et est de l’ordre de 16 à 17 % dans les régions sud, caractérisées par un fort ensoleillement.
Le rendement d’un panneau photovoltaïque mesure quant à lui sa capacité à convertir la lumière solaire reçue en électricité utilisable. Indicateur clé de performance des modules solaires, ce paramètre est exprimé en pourcentage. Pour les panneaux photovoltaïques actuellement utilisés en France, ce rendement oscille en général entre 18 et 22 %, en fonction de la qualité des équipements.
Les panneaux solaires photovoltaïques équipés de cellules monocristallines optimisent la transformation des photons en électricité. Ce sont actuellement les plus performants du marché : ils atteignent jusqu’à 24 % de rendement surfacique, contre 18 % maximum pour les panneaux photovoltaïques polycristallins.
Les régions les plus productives en électricité solaire en France regroupent principalement l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Ces zones bénéficient d’une irradiation solaire favorable et de vastes surfaces agricoles et industrielles disponibles.
Parmi les grandes métropoles du sud, Montpellier, Marseille et Perpignan font partie des pôles les plus dynamiques pour l’installation de panneaux photovoltaïques, grâce à des politiques locales volontaristes, à la sensibilisation croissante des acteurs économiques et à un marché résidentiel actif.
En Outre-mer, la situation est également très favorable, grâce à un ensoleillement intense et régulier, notamment en Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion et en Guyane. L’autonomie énergétique de ces territoires insulaires s’en trouve renforcée.
Le développement du solaire photovoltaïque en France est soutenu par un écosystème d’acteurs varié et des innovations qui tendent à transformer le marché vers plus d’efficacité et d’autonomie.
Plusieurs freins ralentissent encore le déploiement du photovoltaïque. Parmi eux, la lenteur des procédures administratives constitue un goulot d’étranglement, avec des délais de traitement souvent longs pour les autorisations d’urbanisme et les raccordements au réseau électrique. Le coût d’investissement initial reste un facteur limitant, même si celui-ci a nettement diminué ces dernières années, grâce aux économies d’échelle et aux aides publiques. La complexité technique et logistique des raccordements, en particulier dans les zones rurales ou éloignées, freine également l’essor du solaire.
Le manque de production locale de panneaux photovoltaïques demeure aussi un sujet critique pour assurer la souveraineté industrielle et réduire l’empreinte carbone liée à l’importation des modules. Enfin, les sites adaptés aux grandes centrales solaires se font parfois rares dans certaines petites communes rurales, ce qui impose souvent de privilégier les installations en toitures ou de taille moyenne.
Pour en savoir plus, consultez notre article sur le fonctionnement d’une centrale solaire photovoltaïque.
La filière photovoltaïque française est aujourd’hui portée par une diversité d’acteurs allant de grands groupes privés à de nombreuses coopératives locales et PME. Parmi eux, la mégafabrique CARBON. Son objectif ? Mettre en place en France une chaîne industrielle de fabrication de panneaux solaires à faible émission carbone, avec une capacité de production compétitive au niveau international. Le groupe va débuter la commercialisation de ses équipements dès 2026. De son côté, l’entreprise Sunstyle ambitionne de produire 1 GWc de tuiles solaires en France sur l’année 2025. Un vaste réseau d’installateurs locaux, notamment en Alsace, contribue à déployer des installations photovoltaïques adaptées aux spécificités territoriales. Ils jouent eux aussi un rôle clé dans la montée en puissance de l’énergie solaire en France.
Les tuiles solaires, devenues plus performantes et esthétiques, permettent d’intégrer le solaire directement dans la toiture sans altérer l’architecture des bâtiments. De son côté, l’autoconsommation, couplée à des batteries de stockage, progresse fortement. Sur le premier semestre 2025, plus de 726 MW ont été raccordés en autoconsommation avec injection de surplus. Ces innovations garantissent une meilleure autonomie et font diminuer, dans le même temps, la dépendance au réseau.
La puissance installée du photovoltaïque en France est portée par une dynamique forte sur l’ensemble du territoire national.
Au 31 mars 2025, la puissance photovoltaïque installée en France a atteint 26,8 GWc, dont 25,9 GWc en France continentale, avec plus de 1 212 155 installations raccordées. L’évolution par rapport à la même période l’année passée est de l’ordre de +4 % environ (1 169 159 installations au 31 mars 2024).
La stratégie nationale de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe des objectifs ambitieux : atteindre 45 GWc de puissance solaire installée d’ici 2030, soit près du double par rapport au parc actuel. À cette échéance, le solaire devrait couvrir environ 12 % de la consommation électrique nationale et ainsi, contribuer à hisser la part des énergies renouvelables à 40 % dans le mix énergétique global. Certaines métropoles, comme Grenoble, visent à multiplier par six leur capacité photovoltaïque installée entre 2017 et 2030. Objectif ? Atteindre, à date, 35 % d’énergies renouvelables.
Durcie en 2025, la loi Climat et Résilience impose plusieurs obligations afin de renforcer le développement du solaire en France. Les bâtiments industriels ou tertiaires neufs et rénovés d’une surface plancher de plus de 500 m² doivent intégrer, sur au moins 30 % de la surface de leurs toitures, des panneaux solaires photovoltaïques. À défaut, une solution équivalente en énergie solaire doit être proposée. Les extensions de bâtiments de plus de 400 m² sont soumises à la même obligation. Les parkings extérieurs de plus de 1 500 m² doivent être couverts à 50 % par des ombrières solaires. Les friches industrielles sont, quant à elles, encouragées à accueillir des centrales photovoltaïques via des bonus tarifaires, des subventions et des appels à projet incitatifs.
Entre développement des installations d’autoconsommation, innovations technologiques et cadres réglementaires favorables, l’énergie solaire en France s’inscrit dans une dynamique de transition énergétique globale.
Les particuliers et les entreprises sont aujourd’hui en capacité de produire leur propre électricité solaire grâce aux dispositifs d’autoconsommation. Depuis octobre 2025, ce marché est favorisé par un taux de TVA réduit à 5,5 % pour les panneaux photovoltaïques d’une puissance inférieure ou égale à 9 kilowatts-crête (kWc). Cette tendance s’accompagne de dispositifs comme le tiers-investissement (PPA) : il vise à faciliter l’accès au photovoltaïque pour les entreprises.
L’autoconsommation, associée au stockage de l’énergie solaire, en individuel comme en collectif, incite au déploiement de batteries et de techniques de pilotage de l’énergie afin de pallier l’intermittence de la production solaire. Ces solutions favorisent l’indépendance énergétique des foyers, la stabilité du réseau et la valorisation locale de l’énergie produite.
Avec l’accroissement du rendement des installations, le photovoltaïque est appelé à jouer un rôle central dans la transition énergétique française. Si le nucléaire demeure encore dominant, la part du solaire progresse chaque année. À l’horizon 2050, la France ambitionne une puissance installée de 100 GWh, soit plus du double par rapport à l’objectif fixé pour 2030.
Portée par les avancées technologiques, un cadre réglementaire renforcé et un engagement croissant des acteurs publics et privés, l’énergie solaire en France se positionne comme un important levier pour décarboner le pays. C’est aussi un important moteur de croissance économique.
En 2025, le solaire photovoltaïque représente 3,8 % de la consommation électrique, hors autoconsommation.
Au 31 mars 2025, la puissance installée atteint 26,8 GWc, répartie sur plus d’un million d’installations.
Les régions du Sud, notamment l’Occitanie, la PACA et la Nouvelle-Aquitaine, font partie des plus productrices : elles combinent fort ensoleillement et surfaces propices aux installations.
