Qu’est-ce que le No Buy Challenge ?
Vous connaissez le Dry january, cette campagne visant à ne pas boire d’alcool un mois durant ? Et si vous appliquiez le même principe à vos dépenses ?
C’est tout le pari du No Buy Challenge, littéralement le « défi zéro achat » en français. Comme son nom l’indique, il s’agit, pendant une période déterminée, de s’interdire tout achat jugé superflu.
L’idée sous-jacente de ce « zéro achat » ? Elle est multiple, en fonction des motivations propres à chacun : réaliser des économies, penser à la planète en consommant de manière plus responsable ou, plus simplement, vouloir aller vers une consommation plus raisonnée, mieux contrôlée et moins impulsive.
Le No Buy Challenge : un défi pour consommer moins et mieux
Le No Buy Challenge a pour vocation d’aider ses participants à reprendre le contrôle de leurs dépenses. Un mois, trois mois, six mois, voire une année, sa durée est variable, librement fixée, mais son objectif est intangible : en finir avec tout ce qui n’est pas essentiel. Evidemment, en sont exclues toutes les dépenses nécessaires à la vie de tous les jours : nourriture, santé, logement, transport, etc.
Il n’est donc question ni de se priver, ni de se brimer ou se punir mais bien, plutôt, de faire le tri entre ses besoins réels, et ses désirs, pas toujours utiles à assouvir. On dit ainsi « stop » aux vêtements achetés sous le seul prétexte qu’ils sont en promos, comme aux gadgets déco qui finiront dans un tiroir, aux abonnements inutilisés ou encore aux commandes « coup de blues » sur Internet.
L’enjeu, ainsi, est autant psychologique que pratique : ce No Buy Challenge oblige à se poser les bonnes questions quant à son rapport à la consommation ou, plutôt, à une éventuelle surconsommation.
Origines et concept
Si le concept prend de l’ampleur depuis 2024 avec, aujourd’hui encore, quelque 62 millions de posts sur TikTok, ses origines viennent de plus loin. Il s’inscrit dans une tradition plus large de mouvements anti-consuméristes. Il existe ainsi, depuis 1992, un Buy Nothing Day (journée sans achat), lancé à l’initiative de l’artiste canadien Ted Dave. Ce jour de protestation a ensuite été déplacé, en 1997, pour se caler sur le Black Friday, cette grande opération promotionnelle qui, aux Etats-Unis, se déroule le lendemain de Thanksgiving. Comme une manière, en somme, de se positionner en opposition à l’hystérie commerciale de ce jour des soldes massives.
Aujourd’hui, ce Buy Nothing Day existe dans plus de 60 pays à travers le monde, la plupart du temps le dernier vendredi (ou samedi) de novembre. Mais un mouvement comme celui de The Compact, apparu à San Francisco en 2006, consistant à ne rien acheter de neuf pendant une année complète, a également joué un rôle précurseur. Sans parler, également, du livre publié par Cait Flanders, The Year of Less, en 2018, avec les mêmes préceptes de déconsommation.
Pourquoi ce défi séduit de plus en plus de personnes ?
En France, l’idée s’est rapidement popularisée, à la même période, via les réseaux sociaux, YouTube, Instagram et TikTok. C’est surtout vrai depuis deux ou trois ans maintenant. Et si le défi séduit autant, c’est parce que chacun peut y puiser ses propres motivations, personnelles (maîtriser ses dépenses, épargner) ou plus idéologiques (prendre du recul avec la société de consommation).
Il y a, aussi, une dimension de pari personnel - « je vais tenir », « je vais vous prouver que je peux le faire » - qui fonctionne bien sur les réseaux sociaux, taillés, justement, pour ces partages communautaires.
Comment réussir son défi No Buy Challenge ?
Alors, prêts à vous lancer ? Si oui, voici quelques conseils de base pour maximiser vos chances de réussir votre No Buy Challenge.
Préparer son défi : conseils pratiques
1/ Faire l’inventaire de ses dépenses
C’est le b.a.-ba. Tout commence par l’étude attentive de ses dépenses. Il faut scruter ses relevés bancaires, sur quelques mois, afin de dresser un état des lieux de tout ce que l’on achète. Bien sûr, il faut distinguer les dépenses fixes (loyers, remboursement d’emprunt, assurances, essence, etc.), les dépenses indispensables (alimentation, transport) et, c’est là le plus intéressant, les dépenses superflues. Ce sont sur ces dernières que vous pouvez agir. Et, croyez-le, les additionner toutes et inscrire, noir sur le blanc, le montant qu’elles représentent vous fera assurément réfléchir.
2/ Se fixer des règles claires, mais réalistes et atteignables
Vous avez identifié toutes ces sources de dépenses futiles et de gaspillages ? Maintenant, prenez le temps de vous poser les bonnes questions. Si c’est superflu, cela ne veut pas forcément dire que c’est inutile. C’est à chacun de placer ses propres limites. Car il ne s’agit pas de se priver de tous les petits plaisirs de la vie. Et encore moins de se punir. Une personne pourra très bien se passer du petit café pris au comptoir tous les jours, en sortant désormais avec son thermos maison, mais pas une autre…
C’est pourquoi il est important de se fixer ses propres règles : sur quoi je veux agir ? Et puis pour combien de temps ? Mieux vaut ainsi d’abord se tester sur une courte durée, un mois par exemple, plutôt que de tout de suite rechercher l’exploit d’une année pleine sans achat.
Déterminez, aussi, pourquoi vous voulez vous lancer ? Par exemple : économiser pour partir en vacances ou pour vous constituer un capital. Cela aidera, quand les tentations vous assailliront, à savoir résister… Dans le même genre : dites autour de vous que vous participez à un No Buy Challenge. Cela formalise l’engagement et donne des raisons supplémentaires pour ne pas flancher ; ne serait-ce que par orgueil…
Pour aller plus loin, découvrez le témoignage de Jérémie Pichon Famille Zéro déchet.
3/ Gérer les tentations et les achats impulsifs
Pour éviter les tentations, faites le tri dans votre boîte mail et sur votre téléphone : désinstallez ou masquez les applications de shopping, supprimez les notifications et désinscrivez-vous des newsletters commerciales.
4/ Instaurer une « pause réflexion »
Pour lutter contre les achats compulsifs, le premier conseil est de ne pas préenregistrer sa carte bancaire en ligne. Ainsi, à chacun de ses achats en cours de finalisation, le site marchand vous demandera de rentrer à nouveau le numéro de votre CB. Cela vous offre une ultime chance de reprendre le contrôle en vous laissant le temps de vous demander si vous avez vraiment besoin de cet achat.
C’est tout le principe de la « détox », voire de la « désintoxication ». Même chose avec cette autre solution : s’obliger à attendre au moins 24 heures entre la mise au panier d’un article et la validation de la commande. La plupart du temps, ce sera immanquable : l’envie passera.
5/ Ériger la règle du « un pour un »
Vous achetez un objet ou un article, pour une raison ou pour une autre, peut-être parce que vous avez craqué ? Pas de panique. Érigez en règle de vie le principe du « un pour un » : quelque chose rentre chez vous, une autre chose doit en sortir… C’est généralement très efficace pour prendre conscience que nos placards, tiroirs et armoires sont déjà souvent bien pleins.
6/ Planifier ses courses différemment
Même pour l’alimentation, source de dépenses évidemment indispensables, il y a des choses à faire. Les livraisons de plats à domicile sont certes bien pratiques, mais n’y a-t-il pas des alternatives ? Ce sont quelques dizaines de centimes ou quelques euros à chaque fois mais, mis bout à bout, cela chiffre vite. D’autres réflexes, plus économes, sont faciles à mettre en place… Et pour ses courses à proprement parler, privilégier la marche quand cela est possible et dresser des listes d’aliments à acheter – et s’y tenir – est une solution utile.
7/ Pendre conscience de son addiction éventuelle
En finir avec les achats superflus n’est pas chose aisée. Pour certaines personnes, cela tient du ressort de l’addiction, avec les mêmes difficultés à y renoncer. Si, pour vous, c’est plus dur que pour d’autres, ne vous blâmez pas. Soyez indulgents avec vous-même et posez-vous la question de ce que sont, pour vous, les éléments déclencheurs à l’achat.
Est-ce l’ennui ? Le stress ? L’implacable attrait pour les réseaux sociaux et leurs sources de tentation ? Essayez de repérer le moment où la tentation surgit… et remplacez le geste d’achat par une autre action : une promenade, un appel à un(e) ami(e), de la lecture, pourquoi pas du ménage…
Pour aller plus loin, découvrez notre article sur la biophilie : les effets de la nature sur le bien-être.
Quels sont les bénéfices ?
Les bénéfices à retirer d’un No Buy Challenge sont difficiles à quantifier, dans le sens où ils dépendent des ambitions de chacun. Mais Ranya, du compte TikTok @unpeudepartage, citée par le journal Le Progrès, assure avoir « réussi à mettre 10 000 euros de côté », pour un projet d’investissement immobilier, après avoir tenu ce défi une année durant, en 2024.
Pour autant, si jamais le No Buy Challenge vous effraie trop, vous pouvez aussi adopter sa version plus flexible : le Low Buy Challenge.
Le Low buy challenge : une alternative plus souple
Cette fois, il ne s’agit plus de ne rien acheter mais seulement de moins acheter. À charge, alors, de se fixer des objectifs de réduction de dépenses hebdomadaires ou mensuelles, par exemple. Ou bien d’avoir en tête des quotas à respecter : un article de mode par mois, etc. C’est un bon moyen pour privilégier la qualité à la quantité.
Et, dans tous les cas, No Buy ou Low Buy Challenge, c’est une façon, très directe, de se rendre compte que l’on vit tout aussi bien, voire mieux, en consommant moins…
Questions de nos lecteurs
-
C’est un défi consistant à ne rien acheter de superflu pendant une période donnée, pour consommer de façon plus responsable.
-
Libre à chacun : un mois, trois mois ou même un an. L’essentiel est de fixer une durée réaliste selon ses objectifs.
-
Oui, l’idée n’est pas de se punir mais de repenser ses envies : on distingue les vrais besoins des achats impulsifs.
-
Vous pouvez vous désabonner des newsletters commerciales, désinstaller les applis shopping ou encore instaurer une pause de 24h avant tout achat.
-
Des économies parfois conséquentes, un meilleur contrôle de son budget et une réelle prise de conscience sur sa consommation.
-
Le No Buy bannit tout achat non essentiel, tandis que le Low Buy vise simplement à acheter moins, mais mieux.
No Buy Challenge : comment réduire ses achats superflus ?
23 novembre 2025 - Tom Leray - Temps de lecture : 3 min
Et si vous releviez le défi du No Buy Challenge, « défi zéro achat » en français ? Cette tendance, qui prône un mois (ou plus) sans achats superflus, séduit de plus en plus de Français désireux d’économiser et de consommer autrement. Explications et conseils avant de vous lancer.