Eco-score textile : une étiquette éco sur les vêtements dès octobre 2025 ?
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04 novembre 2025
- Dina Hayan - Temps de lecture : 4 min

Depuis le 1er octobre 2025, l’éco-score textile informe sur l’impact environnemental des vêtements en France. L’objectif ? Guider les consommateurs vers des choix plus responsables, vers une mode durable et encourager les marques à réduire leur empreinte écologique.
Qu’est-ce que l’Eco-score textile ?
Pour les produits alimentaires, il y a le Nutri-Score ou encore l’Eco-Score. Pour les articles électroménagers, l’étiquette énergie. Pour les logements, le DPE. Pour les vêtements, il n’y avait alors, jusque là rien mais depuis le 1er octobre 2025, les vêtements vendus en France peuvent afficher un nouvel indicateur, baptisé eco-score textile. Ce score est calculé grâce à « Ecobalyse », la plateforme publique développée par l’Ademe et le ministère de la Transition écologique.
À quoi sert cette nouvelle étiquette sur les vêtements ?
Le principe ? Indiquer le coût environnemental des vêtements, via une note traduisant les « points d’impact » générés tout au long du cycle de vie. Ces derniers prennent en compte :
- les émissions de gaz à effet de serre induites,
- les atteintes éventuelles à la biodiversité,
- la consommation en eau, en énergie ou n’importe quelle ressource naturelle,
- mais aussi les pollutions engendrées, dans les airs, les eaux ou les sols.
Plus le score est proche de zéro, moins l’empreinte écologique est forte. Et mieux c’est. L’objectif, in fine, est de guider le consommateur en lui donnant un moyen, concret, de faire des choix de consommation éclairés et plus responsables mais aussi de lutter contre la fast fashion. Pour mieux comparer un t-shirt ou un jean avec un autre.
À cette note sur les « points d’impact » s’ ajoute une seconde note, dite « rapportée », qui exprime les impacts pour 100 grammes de matière textile. Cela permet de comparer équitablement des produits de tailles ou de compositions différentes.
Pour aller plus loin, découvrez dans notre article comment consommer autrement et durablement ?
Comment fonctionne ce Nutri Score de la mode ?
Conçu par l’Ademe (Agence de la transition écologique) et le Ministère de la Transition écologique, l’outil Ecobalyse repose sur la méthode dite de l’analyse du cycle de vie (ACV). Celle-ci est déclinée en 16 indicateurs environnementaux qui, permettent tous d’assurer une traçabilité textile totale de la filière.
À ces critères, la méthode française en ajoute d’autres, plus directement liés à la durabilité des vêtements et à la pratique commerciale des marques. Elle instaure un système de bonus-malus ciblant spécifiquement les entreprises françaises de fast-fashion, marquées par une stratégie de surproduction et de renouvellement rapide des collections. Une marque est donc pénalisée si elle multiplie le nombre de modèles proposés : plus la gamme est vaste et les références nombreuses, plus le score environnemental se détériore.
Une analyse, très poussée, du cycle de vie des vêtements
Chaque vêtement est ainsi évalué selon son parcours de vie complet, depuis la matière première utilisée – et ses conditions de culture – jusqu’à la gestion de sa fin de vie, en passant par les phases de transformation et de transport.
Est-il fabriqué à base de lin, de coton, de laine ou de matières synthétiques ? Le lin, fibre 100 % naturelle, nécessite peu d’eau et peu de pesticides. Il est bien plus vertueux que le polyester, par exemple, fabriqué à partir de dérivés du pétrole.
Ce vêtement est-il issu d’une culture conventionnelle ou bio avec, à la clé, parfois deux fois moins de besoins en eau ? Quelle transformation a-t-il ensuite subi ? Car, bien sûr, les impacts ne sont pas les mêmes suivant qu’il ait été filé, tissé ou tricoté ; teint ou non. Ainsi, chaque couleur d’un article peut bénéficier d’un score différent. En revanche, il n’y a pas de distinction suivant les tailles, pour éviter les effets stigmatisants.
Quel mode de transport est utilisé pour conduire ce vêtement aux consommateurs ? Par fret aérien, maritime ou routier ? En fonction, le bilan carbone ne sera pas identique… Et puis dans quelles conditions sera-t-il utilisé ? Son entretien est-il simple ? Nécessite-t-il un repassage après lavage ? Y a-t-il un risque de libération de microfibres plastiques pendant les lavages, justement ? Enfin, comment sera gérée sa fin de vie ? Y a-t-il une filière de recyclage ? Un service de réparation est-il prévu pour prolonger l’usage ou bien est-il voué à être traité comme un simple déchet et, donc, incinéré ? En somme, l’éco-score textile offre une vision d’ensemble de la fabrication d’un vêtement, pour que chaque achat devienne un acte de consommation plus éclairé et plus durable.
Pour aller plus loin, découvrez notre article sur l’upcycling.
Qui est concerné par l’Eco-score textile ?
Face à ce constat, la France, pionnière en Europe, agit en lançant cet éco-score textile. La loi Climat et Résilience en a posé les bases, en 2021. Et si, initialement, l’idée était de le rendre obligatoire, son existence, même aujourd’hui sur la base du volontariat, est une avancée majeure. « Le but n’est pas de culpabiliser mais d’éclairer. Si chacun dispose de l’information, chacun peut agir », résume un porte-parole du ministère de la Transition écologique.
Si apposer cet éco-score sur l’étiquette du produit, en rayons ou sur le site de vente en ligne, résulte en effet d’une démarche volontaire de la part des marques, le dispositif se veut toutefois très incitatif. A compter du 1er octobre 2026, des tiers extérieurs, ONG, associations de consommateurs, bureaux d’études ou même concurrents pourront prendre le sujet à bras-le-corps.
Sans avoir besoin d’un accord préalable, ils auront la possibilité de publier le score environnemental d’une marque qui n’aurait pas réalisé le test, sur la base de données par défaut, souvent défavorables. C’est dire, alors, si l’incitation à la transparence est forte… En clair : mieux vaut afficher son score et s’inscrire dans une démarche d’amélioration si jamais il est mauvais, plutôt que le subir dans l’avenir, au risque d’un bad buzz potentiellement dévastateur.
Questions de nos lecteurs
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Ecobalyse est l’outil de calcul mis à disposition par l’Ademe pour estimer le coût environnemental des vêtements. L’Eco-score textile est l’indicateur qui en résulte, il informe sur l’impact environnemental d’un vêtement pour aider les consommateurs à acheter plus responsable.
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L’éco-score textile baptisé Ecobalyse est conçu par l’Ademe et le Ministère de la Transition écologique, selon la méthode de l’analyse du cycle de vie.
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Oui, tous les vêtements neufs vendus en France, mais pas la seconde main, ni les chaussures, sacs ou linge de maison.
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Pas encore. L’affichage est volontaire depuis octobre 2025, mais deviendra fortement incitatif à partir d’octobre 2026.
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En privilégiant des matières durables, une production locale, des vêtements réparables et un entretien économe en énergie.
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Les vêtements les plus polluants sont ceux fabriqués à partir de fibres synthétiques comme le nylon ou le polyester.