Le bonus écologique des voitures électriques : tout comprendre pour 2025
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09 mai 2025
- Dina Hayan - Temps de lecture : 6 min
Accélérer la transition vers une mobilité décarbonée passe par des incitations concrètes. Le bonus écologique accompagne l’achat ou la location d’une voiture électrique, en réduisant le coût initial pour les particuliers ou les professionnels. En 2025, ce dispositif connaît plusieurs évolutions : critères environnementaux renforcés, bonus modulés selon les revenus, exclusion de certains modèles produits hors d’Europe. Ce guide revient sur les montants, conditions, étapes clés et changements attendus, pour permettre aux futurs conducteurs de franchir le pas de l’électrique avec sérénité.
Qu’est-ce que le bonus écologique pour une voiture électrique ?
Le bonus écologique désigne une aide financière versée par l’État pour encourager l’achat de véhicules à faibles émissions. Il s’inscrit dans une politique publique de transition énergétique et de décarbonation du secteur des transports.
Initialement instauré en 2008, ce dispositif a évolué pour s’adapter aux enjeux environnementaux et économiques. En 2025, le bonus se concentre exclusivement sur les voitures électriques neuves, en tenant compte de critères environnementaux précis. L’objectif est double :
- soutenir l’acquisition de véhicules plus propres ;
- favoriser les modèles les moins polluants à fabriquer et à utiliser.
Depuis 2024, l’attribution du bonus repose sur un score environnemental, un indicateur qui évalue l’impact carbone global du véhicule : production, transport et performance à l’usage. Ce critère exclut certains modèles importés, jugés trop polluants en phase de fabrication ou de livraison.
Le bonus concerne uniquement les véhicules neufs immatriculés en France, dont le prix d’achat ne dépasse pas 47 000 €.
Les conditions d’éligibilité au bonus écologique voiture électrique
L’obtention du bonus écologique en 2025 repose sur un ensemble de critères strictement définis par l’État. Ces conditions visent à garantir un soutien ciblé aux véhicules les plus vertueux sur le plan environnemental et aux foyers les plus modestes.
Le type de véhicule éligible
Pour bénéficier du bonus, le véhicule doit :
- être 100 % électrique (motorisation exclusivement électrique, sans émission de CO₂ à l’usage) ;
- afficher un score environnemental conforme au barème fixé par l’Agence de la transition écologique (source : Ministère de la Transition écologique) ;
- être neuf et immatriculé pour la première fois en France ;
- être acheté ou loué pour une durée d’au moins 2 ans ;
- avoir un prix TTC inférieur ou égal à 47 000 €, hors options.
Certains véhicules utilitaires légers électriques peuvent aussi ouvrir droit au bonus, dans une limite de prix spécifique.
Le profil de l’acquéreur
Le bonus est attribué :
- aux personnes physiques majeures résidant en France ;
- aux entreprises, associations ou collectivités, dans certaines conditions.
En 2025, le montant maximal (jusqu’à 7 000 €) est réservé aux ménages dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 15 400 €. Pour les autres, le bonus est plafonné à 4 000 €.
Engagements et restrictions
Une fois le véhicule acquis, le bénéficiaire doit s’engager à ne pas le revendre avant deux ans ou avant d’avoir parcouru au moins 6 000 km. En cas de non-respect, le bonus devra être remboursé à l’État. Ce dispositif vise à éviter les reventes spéculatives et à garantir l’usage effectif du véhicule.
Comment calculer le montant du bonus écologique ?
Le montant du bonus écologique varie selon plusieurs critères. Il dépend à la fois du prix du véhicule, du revenu fiscal de l’acheteur et des caractéristiques environnementales du modèle. En 2025, le dispositif repose sur un barème mis à jour, plus restrictif, pour mieux orienter les aides vers les véhicules les plus sobres.
Barème général applicable en 2025
Le bonus écologique 2025 s’applique si :
- le véhicule est 100 % électrique ;
- son score environnemental dépasse le seuil requis (cf. Ademe).
Le montant peut atteindre :
- 7 000 € pour les particuliers avec un revenu fiscal de référence par part inférieur ou égal à 15 400 € ;
- 4 000 € pour les autres particuliers ;
- 3 000 € pour les entreprises ou associations (pour les utilitaires ou flottes labellisées).
Ce montant reste plafonné à 27 % du prix d’achat TTC du véhicule.
Exemple de calcul
Un ménage avec un revenu fiscal modeste achète une voiture électrique neuve à 30 000 € : 27 % de 30 000 € = 8 100 €, mais le bonus est plafonné à 7 000 €, le montant accordé sera donc de 7 000 €.
Pour un foyer au revenu plus élevé, le bonus serait limité à 4 000 €, soit un taux de 13,3 %.
Cas particuliers
- Les véhicules d’occasion électriques peuvent bénéficier d’un bonus spécifique (jusqu’à 1 000 €).
- La prime à la conversion (sous conditions de mise au rebut d’un ancien véhicule) peut s’ajouter au bonus écologique.
- Certains territoires (zones à faibles émissions, DOM-TOM, régions) offrent des aides complémentaires à consulter localement.
Les aides et subventions pour l’achat d’une voiture électrique
Le bonus écologique représente la principale aide à l’achat d’un véhicule électrique. Mais d’autres subventions publiques peuvent s’y ajouter, selon le profil de l’acheteur, le type de véhicule ou la zone géographique. Bien combinées, ces aides permettent de réduire fortement le coût total d’acquisition.
La prime à la conversion : une aide complémentaire
Cette prime s’adresse aux ménages qui mettent à la casse un ancien véhicule thermique (diesel ou essence) pour acheter un modèle électrique ou hybride rechargeable.
Montant maximal :
- jusqu’à 5 000 € pour un particulier sous conditions de revenu et d’éligibilité du véhicule mis au rebut ;
- jusqu’à 9 000 € en cumul avec le bonus écologique, pour les ménages modestes en zone à faibles émissions.
Cette aide s’ajoute au bonus écologique pour réduire le coût d’acquisition d’un modèle propre. Pour en savoir plus sur la prime pour l’achat d’un véhicule électrique, consultez notre dossier dédié.
Les conditions d’éligibilité concernent :
- l’ancienneté et la vignette Crit’Air du véhicule à détruire ;
- le niveau d’émission du véhicule acquis ;
- la situation fiscale du demandeur.
Aides régionales et locales
Certaines collectivités proposent des aides complémentaires au bonus écologique national. Elles prennent la forme de :
- subventions forfaitaires (jusqu’à 6 000 € dans certaines régions) ;
- exonérations ou réductions de carte grise ;
- aides spécifiques pour les jeunes conducteurs ou professionnels.
En Île-de-France, une aide de 1 500 € peut s’ajouter à la prime à la conversion pour les véhicules électriques.
Aides pour les véhicules électriques d’occasion
Depuis le 2 décembre 2024, le bonus écologique ne s’applique plus à l’achat ou à la location de véhicules électriques d’occasion. Cette mesure vise à recentrer les aides sur les véhicules neufs répondant à des critères environnementaux stricts, (score environnemental minimal). Aides des collectivités locales, prime au rétrofit ou microcrédit véhicule propre, plusieurs dispositifs restent accessibles pour acquérir un véhicule électrique d’occasion.
Les étapes pour bénéficier du bonus écologique 2025
Obtenir le bonus écologique nécessite de suivre un parcours clair, de l’achat du véhicule à la réception de l’aide. Le dispositif repose sur un encadrement précis, avec des conditions à respecter et des justificatifs à fournir. En 2025, les démarches se simplifient pour encourager davantage l’équipement en véhicules électriques.
Vérifier l’éligibilité du véhicule et du profil
Avant tout achat, il est essentiel de :
- consulter la liste des véhicules éligibles, actualisée sur le site officiel du gouvernement ;
- vérifier que le véhicule est neuf ou d’occasion depuis au moins deux ans ;
- s’assurer que le prix d’achat et les émissions correspondent aux seuils exigés.
Pour les véhicules neufs, le score environnemental et l’origine de production entrent désormais en ligne de compte.
Choisir un professionnel habilité
Le bonus peut être :
- déduit directement par le concessionnaire sur la facture d’achat ;
- demandé en ligne après l’acquisition, via le portail dédié à l’Agence de Services et de Paiement (ASP).
Le professionnel doit être partenaire du dispositif pour appliquer l’aide immédiate.
Pour un usage optimal de votre véhicule, il peut être utile d’installer une borne de recharge à domicile avec l’aide d’un professionnel certifié.
Rassembler les documents nécessaires
En cas de demande différée (non déduite en point de vente), plusieurs pièces sont à fournir :
- copie de la facture du véhicule ;
- justificatif de domicile ;
- pièce d’identité ;
- certificat d’immatriculation (mentionnant la première mise en circulation) ;
- relevé d’identité bancaire.
Le site primealaconversion.gouv.fr centralise les démarches.
Respecter les engagements
Pour percevoir le bonus :
- le véhicule doit rester en possession de l’acheteur pendant au moins 2 ans ;
- il ne peut pas être revendu ou exporté avant cette durée, sous peine de devoir rembourser l’aide ;
- les véhicules en leasing doivent être loués pour une durée minimale de 2 ans également.
Le respect de ces critères garantit la conformité du dossier et évite les litiges avec l’administration. En cas de non-respect, comme l’usage du véhicule à d’autres fins que la circulation personnelle ou la revente avant le délai légal, l’acheteur peut être contraint de restituer le montant du bonus écologique perçu. L'administration peut également exiger des intérêts de retard, voire engager des poursuites en cas de fraude avérée.
Évolutions du bonus écologique en 2025
Le bonus écologique évolue régulièrement pour accompagner les objectifs climatiques fixés par l’État. En 2025, plusieurs ajustements majeurs redéfinissent les contours du dispositif : durcissement des critères, recentrage sur les véhicules les plus sobres et accent mis sur les productions locales.
Un barème revu à la baisse
Le montant maximal du bonus passe à :
- 4 000 € pour un véhicule électrique neuf (hors ménages modestes) ;
- 7 000 € pour les foyers les plus modestes (revenu fiscal de référence inférieur à 15 400 €/an) ;
- 1000 € pour une voiture électrique d’occasion.
La baisse du plafond général (anciennement 5 000 €) s’inscrit dans une logique de ciblage plus précis des aides, tout en maintenant un effort important pour les profils modestes.
Des critères environnementaux renforcés
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le bonus dépend du score environnemental du véhicule, calculé selon :
- l’empreinte carbone liée à la production ;
- l’origine géographique des matériaux ;
- les modes de transport utilisés pour acheminer le véhicule.
Cette méthode exclut certains modèles importés ayant une production jugée trop polluante, notamment ceux dont l’assemblage ou l’approvisionnement s’effectue en dehors de l’Europe.
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Focus : le score environnemental, un critère clé
Depuis 2024, seuls les véhicules ayant un bon score environnemental peuvent bénéficier du bonus écologique. Ce score prend en compte :
- les émissions de CO₂ liées à la fabrication et au transport ;
- la provenance des matériaux utilisés ;
- le lieu d’assemblage du véhicule (préférence donnée aux productions européennes).
Un dispositif mieux ciblé
Le recentrage vise à encourager l’achat de véhicules :
- produits dans des pays engagés dans la transition énergétique ;
- légers, sobres et à faible empreinte carbone globale.
Les hybrides rechargeables ne sont plus éligibles au bonus depuis 2023, mais peuvent bénéficier d’autres aides spécifiques selon les cas.
Les avantages fiscaux du bonus écologique
Le bonus écologique ne constitue pas seulement une aide directe à l’achat. Il s’accompagne également d’un ensemble d’avantages fiscaux destinés à soutenir la transition vers une mobilité propre. Ces dispositifs allègent le coût d’usage du véhicule sur le long terme, que l’on soit particulier ou professionnel.
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Bon à savoir : cumuler les aides, c’est possible !
Le bonus écologique peut se cumuler avec :
- la prime à la conversion, si un ancien véhicule est mis au rebut ;
- des aides locales proposées par certaines régions ou métropoles ;
- un microcrédit véhicules propres, pour les ménages modestes ;
- des exonérations fiscales, comme la carte grise ou la taxe sur les véhicules de société.
Une exonération partielle ou totale de la carte grise
Depuis le 1er mai 2025, les régions ont la possibilité d'appliquer (ou non) une exonération totale ou partielle de la taxe régionale sur la carte grise pour l’immatriculation d’un véhicule 100 % électrique. Certaines régions appliquent une exonération partielle ou soumise à conditions (véhicule de moins de 60 kW, etc.). En Île-de-France, l’exonération atteint 100 %, peu importe la puissance du véhicule.
Une réduction de la taxe sur les véhicules de société (TVS)
Les entreprises peuvent bénéficier d’un abattement total sur la TVS pour les voitures électriques utilisées dans un cadre professionnel. Ce mécanisme incite à électrifier les flottes d’entreprise.
Des économies à long terme
Les conducteurs de véhicules électriques profitent d’autres avantages non négligeables :
- TVA récupérable sous conditions pour les entreprises ;
- réduction des frais d’entretien grâce à l’absence de pièces mécaniques complexes (boîte de vitesses, échappement) ;
- tarif préférentiel sur certaines autoroutes ou parkings selon les collectivités.
Ces dispositifs fiscaux s’ajoutent au bonus écologique, mais ne s’appliquent pas toujours automatiquement. Mieux vaut se renseigner auprès de l’administration fiscale locale.
Par ailleurs, l’adoption des bonnes pratiques de l’éco-conduite permet de prolonger l’autonomie des véhicules électriques et de limiter leur usure prématurée.
Le bonus écologique pour les voitures électriques incarne un levier majeur de la politique de transition énergétique en France. En 2025, il s’adresse prioritairement aux véhicules les plus sobres et aux ménages aux revenus modestes, dans une logique de sobriété carbone. Cette incitation s’accompagne d’autres soutiens : prime à la conversion, exonérations fiscales, programmes régionaux… L’ensemble contribue à rendre l’électrique plus accessible. Choisir un véhicule moins polluant, c’est non seulement alléger son budget automobile, mais aussi participer activement à la transition vers une mobilité durable.