Le compteur Linky équipe désormais 95 % des foyers français, soit 37,2 millions de logements, facilitant un suivi précis de la consommation électrique grâce à la transmission automatique des données. L’installation d’un compteur Linky soulève toutefois de nombreuses questions : qui est concerné ? Quelles sont les étapes du remplacement ? Faut-il payer ? Que dit la réglementation ?
Ce dispositif, développé par le gestionnaire du réseau de distribution, vise à moderniser le suivi de la consommation électrique des foyers tout en améliorant la gestion du réseau. Il s’intègre dans un projet national de transition énergétique et de digitalisation du réseau, prévu par la loi de programmation fixant les orientations de la politique énergétique (loi POPE).
Le compteur Linky mesure en temps réel la consommation d’électricité. Contrairement aux anciens modèles, il transmet automatiquement ces données au gestionnaire de réseau, sans besoin de relevé manuel. Le compteur transmet automatiquement votre consommation, améliore la fiabilité de la facturation, détecte plus vite les anomalies et optimise l’équilibre du réseau, notamment avec les énergies renouvelables. En cas de déménagement, de changement de fournisseur ou d’évolution du contrat, les modifications peuvent s’effectuer à distance, sans déplacement d’un technicien.
Le Linky contribue également à la stabilité du réseau. En recueillant des données précises, il facilite l’ajustement entre l’offre et la demande d’électricité. Cela s’avère essentiel dans un contexte d’augmentation des énergies renouvelables, qui dépendent fortement des conditions climatiques.
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L’installation du compteur Linky s’inscrit dans une obligation européenne. La directive 2009/72/CE impose aux États membres de mettre à disposition des consommateurs des outils de pilotage de leur consommation. En France, l’État a confié cette mission à Enedis dans le cadre d’un programme national de remplacement des anciens compteurs.
En 2025, la grande majorité des foyers français dispose déjà d’un compteur Linky. Pour les derniers logements concernés, l’installation reste obligatoire, sauf cas exceptionnel. L’objectif est d’atteindre une couverture complète du territoire pour permettre une gestion unifiée, automatisée, plus économe du réseau électrique.
Le remplacement d’un ancien compteur par un compteur Linky s’effectue en plusieurs étapes bien définies. La procédure garantit la continuité d’alimentation électrique tout en assurant la sécurité des occupants.
L’installation ne nécessite aucune démarche de la part des occupants. Le gestionnaire informe en amont les usagers, généralement par courrier, au moins 30 jours avant la date prévue. Un créneau est fixé pour réaliser l’intervention (technicien habilité).
L’intervention dure en moyenne 30 minutes. Le courant est coupé temporairement, le temps de la pose. À la fin de l’opération, le compteur est activé, et le consommateur peut suivre sa consommation directement via son espace personnel. L’usager conserve la possibilité d’accéder à ses données de consommation depuis le site ou l’application du fournisseur d’énergie choisi.
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Le déploiement de Linky a commencé en 2015 avec un objectif de 35 millions de compteurs installés à l’horizon 2021. En 2025, seuls quelques cas restent non équipés, notamment pour des raisons techniques ou de refus initial.
Pour les habitations non encore équipées, un calendrier de rattrapage est en cours. Enedis reprogramme l’équipement des logements non encore couverts, avec un délai d’intervention mis à jour. Une facturation spécifique peut s’appliquer en cas de refus persistant.
Enedis est le seul opérateur habilité à installer ou remplacer un compteur Linky. Les usagers ne doivent pas contacter leur fournisseur d’énergie, car ce dernier ne gère pas l’infrastructure du réseau. Pour toute demande d’information ou prise de rendez-vous, Enedis dispose d’un portail dédié.
L’installation du compteur Linky dans les foyers français fait partie d’un vaste programme public. Bien que présenté comme « gratuit », son financement repose indirectement sur le tarif d’utilisation des réseaux, intégré à la facture d’électricité. En 2025, plusieurs situations doivent être distinguées pour comprendre le vrai coût de cette opération.
Pour les consommateurs, l’installation initiale du compteur Linky n’a pas entraîné de frais directs au moment de la pose. Le financement du programme repose sur un mécanisme mutualisé, intégré dans le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), fixé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Ce tarif est inclus dans la facture d’électricité, peu importe l’offre ou le fournisseur choisi.
Tous les consommateurs participent indirectement au financement, à travers ce tarif réglementé destiné à assurer l’entretien, le développement et la modernisation des réseaux.
Si l’installation n’est pas facturée individuellement, elle est bien financée collectivement par les usagers du réseau électrique.
L’installation du compteur Linky n’est pas facturée individuellement. Son financement repose sur le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), inclus dans la facture d’électricité de tous les consommateurs, quel que soit leur fournisseur. Enedis, en tant que gestionnaire du réseau, en assure le déploiement sans coût direct au moment de la pose.
En revanche, en 2025, des frais s’appliquent aux foyers qui refusent encore l’installation du compteur Linky.
Si la majorité des foyers en France sont désormais équipés, certains utilisateurs cherchent encore à s’y soustraire. Pourtant, le cadre légal encadrant cette installation limite fortement les possibilités de refus.
Refuser l’installation du compteur Linky empêche l’exploitant d’exercer cette mission de service public. Depuis janvier 2023, Enedis applique une majoration tarifaire pour les foyers qui n’ont pas encore accepté l’installation de Linky et ne transmettent pas leur index de consommation. Seules les personnes atteintes d’impossibilités techniques validées (environ 180 000 foyers concernés) sont exonérées de ces pénalités.
Depuis 2022, la situation a évolué pour les foyers qui refusent l’accès au compteur communicant. Avant août 2025, ces utilisateurs doivent s’acquitter de 10,20 € tous les deux mois pour le relevé manuel des anciens compteurs. À partir du 1er août 2025, ces frais sont révisés. Deux composantes sont prévues :
Le total peut ainsi atteindre 66,66 € par an. Certaines estimations évoquent un plafond de 76,50 € si aucune transmission n’est effectuée.
Certains foyers peuvent être temporairement exemptés en cas d’impossibilité technique avérée. Enedis identifie environ 180 000 logements concernés : un compteur difficilement accessible ou en zone dangereuse, une installation électrique trop ancienne nécessitant de lourds travaux de remise aux normes ou des contraintes architecturales (bâtiment classé ou protégé).
Pour les derniers logements concernés, l’installation reste obligatoire, sauf cas exceptionnel (impossibilité technique) : compteur inaccessible ou danger pour le technicien, installation électrique trop vétuste nécessitant des travaux disproportionnés ou contraintes architecturales (bâtiment classé).
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Le compteur Linky vise à moderniser la gestion de l’électricité en France, mais il n’est pas exempt de critiques. Certains utilisateurs s’interrogent sur ses effets, son impact sur la vie privée ou la compatibilité avec certains équipements.
Les principales critiques concernent la collecte des données de consommation. Le compteur Linky permet une remontée fine des informations, parfois toutes les 30 minutes. Cette granularité alimente des craintes relatives à la vie privée. La CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) encadre strictement l’usage de ces données. L’accord de l’usager reste obligatoire pour le suivi précis de sa consommation.
Certains particuliers rapportent des dysfonctionnements liés au compteur : déclenchements intempestifs du disjoncteur, incompatibilités avec des équipements anciens ou pannes liées à la pose. Ces incidents restent marginaux à l’échelle des 35 millions de compteurs installés, mais ils nourrissent une forme de défiance.
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Certains usagers recouvrent leur compteur Linky de feuilles d’aluminium dans l’idée de bloquer les émissions d’ondes radio. Ce geste, largement relayé sur les forums, repose sur une crainte vis-à-vis des ondes électromagnétiques émises lors des transmissions CPL (courant porteur en ligne). Le boîtier respecte les normes européennes en matière d’exposition aux champs électromagnétiques.
Quels risques ? Recouvrir un compteur peut entraîner un dysfonctionnement de l’équipement ou une entrave à sa maintenance. Cette pratique reste déconseillée par les autorités techniques.
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En dépit des critiques, Linky offre des avantages concrets : il rend la consommation visible à l’heure, à la semaine, au mois, ce qui peut conduire à une réduction de facture de 10 %. Il aide aussi à intégrer les énergies renouvelables, à gérer les pics électriques dans le cadre de l’autoconsommation collective.
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Le compteur Linky est destiné à simplifier les relevés, à encourager une consommation plus responsable et à préparer le réseau aux nouveaux usages énergétiques. Malgré les réticences, son déploiement s’inscrit dans une démarche plus large de transition écologique et d’optimisation des ressources. Son installation est aujourd’hui presque généralisée, et son usage permet d’accéder à une meilleure maîtrise de sa consommation, voire de réaliser de véritables économies. Le compteur Linky devient un outil stratégique pour accompagner les usagers vers une sobriété énergétique active.
Le refus reste possible, mais entraîne des frais supplémentaires. En l’absence de relève à distance, l’usager supporte le coût des déplacements pour le relevé manuel.
L’installation du compteur linky n’est pas facturée directement. Son coût est intégré dans le tarif d’acheminement de l’électricité, comme pour les anciens compteurs.
Les anciens modèles ne seront plus entretenus. Si un remplacement est nécessaire, seul un compteur Linky sera proposé. Le maintien volontaire de l’ancien équipement engage des coûts.
