Qu’est-ce que la Low-tech ?
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24 novembre 2024
- Dina Hayan - Temps de lecture : 5 min
Découvrez ce qu’est la low-tech, cette nouvelle tendance écologique qui vise à adopter un mode de vie plus naturel, responsable et durable.
Qu’est-ce qu’un produit low-tech ?
Et si vous adoptiez un mode de vie low-tech ? Littéralement, cela signifie adopter un mode de vie « bas en technologie » et, vous l’aurez compris, cela vient s’inscrire en opposition à un mode de vie high-tech. Très clairement, cela vient interroger notre rapport au progrès technologique et ce souci du « toujours plus ».
En revanche, cela ne signifie pas d’être contre la technologie. Low-tech ne veut pas dire rétrograde et passéiste. Il n’est surtout pas question de revenir à la bougie mais, simplement, de promouvoir un usage des outils technologiques raisonné et proportionné à nos réels besoins. L’achat frénétique du dernier smartphone, le jour de sa sortie mondiale, est-il ainsi « raisonné », alors même que l’ancien fonctionne toujours très bien ? La réponse est évidemment non.
Préférer la sobriété au gaspillage : 7 exemples à suivre
Voilà ce qu’est la low-tech : un principe de vie qui, à bien des égards, fait appel au bon sens. L’idée de base est de rompre avec les mauvaises habitudes que l’on a pu prendre. Et, toujours, de préférer la sobriété au gaspillage. Cela suppose, à chaque acte de consommation, de s’interroger sur trois éléments clés : est-ce utile ? Est-ce durable ? Est-ce accessible ? « Concrètement, une démarche low-tech implique un questionnement du besoin. Il s’agit à la fois de réduire la complexité technologique, d’entretenir l’existant plutôt que de le remplacer, de donner accès au plus grand nombre aux solutions et de maîtriser les usages », résume Anne-Charlotte Bonjean, l’une des expertes de l’Ademe, dans un dossier publié sur la question.
Dans le même document, Thibaut Faucon, autre expert de l’Ademe, parle de « techno-discernement » et évoque « un regard systémique (à porter) sur l’innovation. » Alors, bien sûr, il y a autant de manières d’être low-tech que de personnalités, mais, à condition de faire quelques efforts d’adaptation, il est très facile de mettre en place, chacun à sa mesure, une vie low-tech, sans rien perdre en confort. En voici la démonstration en sept exemples.
1/ Vive la sobriété énergétique et le renouvelable
Prenons le domaine de l’énergie. Via sa campagne « Chaque geste compte », lancée en 2023, le ministère de la Transition écologique, promeut la sobriété énergétique dans tous les gestes du quotidien. Activer le mode « économies d’énergie » de son ordinateur ou de son téléphone, éteindre ses appareils électriques plutôt que de les laisser en veille : voilà autant de mesures low-tech à adopter au plus vite. En clair : la recherche de la meilleure utilisation possible de l’énergie, plutôt que de continuer à consommer le plus possible, doit guider nos actions.
Toujours dans le domaine de l’énergie, cela passe par privilégier tout ce qui est renouvelable, à commencer par le solaire. Panneaux photovoltaïques, chauffe-eau solaire, voire four solaire sont autant de solutions pas si compliquées à mettre en place. En plus d’être bon pour la planète, c’est bon pour le portefeuille puisque, selon l’Ademe, le chauffage représente jusqu’à 67 % de la consommation énergétique d’un ménage.
Même chose avec l’eau chaude sanitaire – 13% de la consommation d’énergie au domicile, toujours selon l’Ademe - : selon les régions et les conditions météos, un chauffe-eau solaire permet de produire 60 % à 90 % de l’eau chaude sanitaire annuelle.
2/ Économiser l’eau le plus possible
En parlant d’eau. C’est évidemment un incontournable pour la préservation des ressources. Un Français, en moyenne, consomme 148 litres d’eau par jour. Dans le détail : 7 % pour la boisson et la préparation des repas et 93 % pour l’hygiène corporelle (40 %), les sanitaires (20 %), la lessive (12 %), la vaisselle et l’entretien de l’habitat (10 %). Dans un contexte de raréfaction de l’eau, il est facile de comprendre que l’utilisation d’eau potable pour la totalité de ces usages pose un problème.
Bien sûr, il faut faire avec la réglementation, qui encadre strictement les choses, mais agir est possible. Utiliser les eaux de pluie pour ses sanitaires comme pour laver son sol est autorisé, sous réserve de quelques précautions, comme en témoigne un arrêté en date du 21 août 2008. À tout le moins, récupérer ces eaux pluviales pour arroser ses plantes est un réflexe facile à prendre.
On peut aller aussi plus loin, sous sa douche, en installant un réducteur de débit. Et, demain, peut-être, grâce à cette innovation présentée lors du dernier concours Lépine par deux jeunes Toulousains, on pourra jouir du jet d’eau salvateur aussi longtemps que voulu sans avoir mauvaise conscience, grâce à une douche en… circuit fermé. Franchement pas bête si l’on a en tête qu’un Français utilise, en moyenne, 60 litres d’eau par jour pour sa douche.
3/ Valoriser ses déchets (et les minimiser le plus possible)
Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Mais puisqu’à l’impossible nul n’est tenu, autant essayer de les minimiser le plus possible. En Lumière vous expliquait récemment à quel point il était urgent de se mettre au compostage. Pour aller au bout de la logique, vous pouvez aussi installer des toilettes sèches à votre domicile. C’est low-tech par les économies générées : à raison de 9 litres d’eau à chaque chasse, cela représente environ 11 000 litres d’eau par an et par Français. Et c’est low-tech, surtout, parce qu’après récupération, cela vient faire d’un déchet inutilisé une ressource nouvelle. L’urine et les excréments, riches en azote notamment, permettent en effet d’obtenir un parfait compost.
4/ Conserver ses aliments autrement
Sans forcément aller jusqu’à se passer de réfrigérateur, il y a, dans sa cuisine, de quoi faire pour aller vers un mode de vie low-tech. Lequel, en plus, vous permettra de réduire sensiblement les gaspillages alimentaires.
Par réflexe et par commodités, nous avons tous tendance à placer nos fruits, légumes et autres aliments du quotidien dans le réfrigérateur. Avec sa température autour de 5°C, c’est bien pratique, mais pas forcément adapté à tout. De plus, outre la bonne classe énergétique, il faut veiller à choisir la bonne taille : si c’est trop grand, c’est inutile, vous allez consommer trop d’énergie. Si c’est trop petit et trop rempli, vous allez avoir tendance à repousser les articles les plus anciens vers le fond et donc, in fine, à les oublier. D’où un gaspillage aggravé.
Pourquoi, alors, ne pas se tourner vers la solution du garde-manger ? Oui, oui, le bon vieux garde-manger d’antan, qui a si longtemps fait ses preuves. Bien conçu, il vous permettra de garder une parfaite visibilité des produits, donc de limiter les pertes. Surtout, il offre, s’il est bien conçu, plusieurs ambiances de conservation afin de s’adapter aux aliments.
Si la carotte a besoin d’un endroit frais, humide et sombre, la banane préfère être au sec, aérée et à la lumière, quand le melon ou la poire nécessitent d’être au sec et dans le noir… Si vous êtes intéressés, on ne vous conseille que trop d’aller faire un tour sur le site low-tech lab qui vous guide pas-à-pas à l’élaboration du parfait garde-manger.
Dans le même genre, avez-vous pensé au Zeer-pot, autrement appelé frigo du désert ? Utilisé depuis des millénaires dans les pays arides et désertiques, il a lui aussi fait ses preuves. Il est simplement composé de deux pots en terre cuite, imbriqués l’un dans l’autre, séparés de sable humide et recouverts d’un tissu. La température, à l’intérieur du pot, peut atteindre 10°C de moins que la température ambiante et la plupart des aliments se conservent 15 à 20 jours de plus que s’ils sont laissés à l’air libre, promet le low tech lab.
5/ Cuire intelligemment
Autre astuce venue elle aussi du fond des âges, mais pour la cuisson cette fois : connaissez-vous la marmite norvégienne ? Cette technique ultra simple permet de limiter le temps de cuisson. C’est bien simple : dès que votre plat, quel qu’il soit, arrive à ébullition, vous le retirez du four ou de la plaque électrique pour le placer dans cette fameuse marmite norvégienne. Le principe ? C’est celui d’un tissu très isolant qui va permettre de maintenir la température et de terminer la cuisson tranquillement, à basse température.
Encore une fois, le site low tech lab est une mine pour se lancer. Cela peut paraître un brin compliqué mais, promis, à condition d’être un peu manuel, c’est très facile à faire. Et cela en vaut la peine car il vous sera ainsi possible d’économiser jusqu’à 50 % de l’énergie de cuisson.
6/ Revenir à la bonne vieille huile de coude
Mais nul besoin d’être un pro du DIY – do it yourself – pour être low-tech. La bonne vieille énergie mécanique a depuis toujours fait ses preuves. Quoi de mieux, finalement, qu’une lampe torche à manivelle pour s’éclairer, en cas de besoin ? On ne demande bien sûr pas de se passer du confort électrique moderne mais, quand on y réfléchit, c’est un système bien plus fiable que n’importe lequel fonctionnant avec des piles… Ce n’est ni rétrograde ni ringard, seulement… malin.
Dans le même genre, ne peut-on pas faire sans une sonnette électrique ? Entendrait-on moins bien son visiteur arriver avec une sonnette à cloche ? Sécher son linge à l’air libre va aussi de soi, inutile d’insister. Et, si l’on va au bout de la logique, alors il faut privilégier le bon vieux balai pour dépoussiérer les sols. On dit bien « privilégier », dans le sens où, bien sûr, l’aspirateur électrique est un réel progrès, qu’il serait illusoire de renvoyer aux oubliettes de l’histoire. Mais, en revanche, pour un passage très ponctuel, oui, mille fois oui, le balai est ce qu’il y a de mieux. Pareil pour le tournevis manuel plutôt que la visseuse fonctionnant sur batterie, par exemple.
7/ Se déplacer autrement
La même logique prévaut pour ses déplacements, au quotidien. Le vélo, que l’on qualifie aujourd’hui de musculaire, par opposition au vélo à assistance électrique (VAE) doit être, autant que possible, le mode de déplacement prioritaire. En plus de la marche, évidemment. Plus globalement, toutes les mobilités douces doivent être encouragées.
Et si ce n’est pas envisageable, cela n’empêche pas de changer ses (mauvaises) habitudes. « En milieu urbain, a-t-on besoin d’un véhicule de 1200 kg pour transporter une personne de 80 kg sur 5 km, le tout à une moyenne de 25 km/h ? », s’interroge le Low tech lab. Alors rouler, oui, mais avec des voitures plus petites, plus légères, plus simples et, donc, plus sobres.
On le voit, à chaque fois, pour chacune des options low tech, il ne s’agit jamais d’abandonner son confort de vie. Il s’agit simplement de prendre conscience que chaque geste compte. Rien de plus.